Réintroduction de l’ours en France : un conflit potentiel.
Le lâcher de six femelles ours dans les forêts du Béarn, voté par le Comité du massif pyrénéen, a largement divisé les représentants des associations agricoles et celles de la défense de l’environnement qui étaient présents.
Les 57 membres de ce Comité, tous élus des territoires pyrénéens, n’étaient pas d’accord lorsqu’ils ont délibéré sur cette question difficile, avant de prendre leur décision. Avec quinze « pour » et quinze « contre », plus une abstention, c’est finalement quatre votes positifs en faveur d’un lâcher de six animaux dans les Pyrénées, dont quatre en Béarn, qui ont plus fait pencher la balance vers les « pour ». Alain Reynes, directeur de l’association Adet-Pays de l’Ours, a considéré ce choix comme très positif. Il a rappelé pour justifier son enthousiasme qu’après 20 ans d’expérience sur la réintroduction des ours bruns dans les Pyrénées, aucune perte humaine n’avait été à déplorer, et que les dégâts observés sur les troupeaux avaient été minimes, malgré la présence de nombreux plantigrades. À l’inverse, une manifestation regroupant 200 participants opposés aux lâchers d’ours a eu lieu devant la Préfecture, pendant les discussions menées par le Comité. Sur cette question, les débats entre les partisans et les opposants sont donc loin d’être clos.