Réforme repoussée : un report probable
Afin de limiter la grogne qui s’exprimera le 5 décembre prochain, Édouard Philippe a récemment déclaré qu’une réforme repoussée du dispositif des retraites était désormais envisagée. Ainsi, le Premier ministre a montré qu’il était prêt à reporter la mise en place de la réforme, dont tout le monde parle depuis des mois. Il reste donc ouvert au dialogue, notamment avec les divers syndicats.
Un décalage accordé
Après le conseil des ministres de mercredi dernier, le message qu’Edouard Philippe était ferme en surface. En effet, malgré une réforme repoussée des retraites, il a déclaré « Nous sommes plus déterminés que jamais à construire un régime universel. » Cependant, derrière cette fermeté apparente, on a surtout entendu une recherche de compromis. Ce, afin de ne pas envenimer la situation sociale actuelle, marquée par des réactions très tendues. Ainsi, le Premier ministre a affirmé que l’entrée en vigueur du nouveau régime universel pour les personnes déjà en activité pourrait être décalée. De fait, cette réforme repoussée pourrait attendre jusqu’à 2030, voire 2035. Au lieu de l’année 2025, annoncée jusqu’à présent par Jean-Paul Delevoye.
Des changements retardés
A l’origine, le rapport Delevoye prévoyait un changement du calcul des retraites à partir de la génération de 1963. Donc, cela concernait les personnes se trouvant à cinq ans de l’âge de la retraite en 2020. Année qui aurait dû voir le vote de la réforme. Désormais, Édouard Philippe envisage plutôt d’appliquer un changement avec les générations qui se trouvent à « 10 ou 15 ans de la retraite ». Par conséquent, les personnes nées en 1968 ou en 1973. Ce changement de cap majeur devrait être validé après les prochaines discussions qui se dérouleront bientôt avec les syndicats et le patronat.
Une phase d’apaisement
Une réforme repoussée des retraites et de leur dispositif est la nouvelle tendance du Gouvernement.Ainsi, cette réforme repoussée se résume donc maintenant à la formule concise, énoncée par le Premier ministre : « L’universalité, oui, la brutalité, non. » Cette petite phrase suffira-t-elle à calmer les bénéficiaires des régimes spéciaux ? L’avenir le dira. Néanmoins, ces titulaires devraient profiter d’une période de transition d’une durée de 15 ans minimum. Cela, avant que leur âge de départ ne soit harmonisé avec celui des autres retraités. En revanche, pour ceux qui vont entrer sur le marché de travail, le nouveau régime universel commencera dès 2025.
Un équilibre délicat
Aujourd’hui, la ligne de conduite à adopter par l’exécutif n’est pas simple. En effet, il doit à la fois se montrer ferme, avant les grèves prévues dans les transports du 5 décembre, tout en montrant aux grévistes qu’il reste ouvert au dialogue. Un équilibre dur à trouver. Pour y parvenir, le Gouvernement va sans doute continuer à communiquer sur trois points essentiels. A savoir, la solidarité entre tous les actifs, une redistribution des pensions plus équitable (pour les femmes et les très petites pensions), et un équilibre financier à préserver. Ce, pour garantir la pérennité du dispositif. D’où la nécessité de lâcher du lest, avec une réforme repoussée.
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