Portables interdits en classe : une interdiction à problèmes
Les portables interdits pendant les cours, dans les lycées et collèges, est l’une des mesures phares décidées par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, pour cette rentrée 2018. Désormais, l’utilisation en cours des téléphones mobiles reste réservées au strict usage pédagogique, ou à des cas de force majeure.
Portables interdits en classe : une application variable
Cette loi, qui figurait dans le programme de campagne d’Emmanuel Macron, a finalement été votée par l’Assemblée. Elle n’est à ce jour appliquée qu’aux élèves. Diversement apprécié par les principaux intéressés, ce nouveau règlement est aujourd’hui respecté de manière plus ou moins sévère. En effet, les modalités varient beaucoup suivant les établissements. Elles peuvent se limiter à la simple conservation du téléphone dans le cartable, tenu fermé. Mais elles peuvent aussi aller jusqu’à l’interdiction totale d’avoir un téléphone mobile sur soi, pendant qu’on assiste à un cours. Cette flexibilité est laissée à l’appréciation des principaux en charge des divers établissements scolaires. Certains collèges ont choisi de prohiber tout portable dans leur enceinte, mais cette interdiction stricte reste rare.
Portables interdits en classe : une règle délicate à faire respecter
Rappelons d’abord qu’environ 80 % des élèves scolarisés en classe de sixième détiennent un portable. Selon le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de vie (CREDOC), dès 2015, plus de huit adolescents sur dix possédaient déjà un smartphone. Pour être sûrs que la nouvelle règle sera respectée, certains professeurs confisquent tous les appareils au début de leurs cours. Ainsi, ils sont certains qu’aucun élève ne tentera une utilisation en cachette. Toutefois, ce procédé radical a ses limites, car un enseignant n’a pas le droit de fouiller un élève. Légalement, il ne peut pas non plus confisquer un portable, car ce n’est pas un objet considéré comme dangereux.
Portables interdits en classe : une mesure contestée
Certains professeurs contestent clairement ce nouveau dispositif, considérant qu’il joue surtout le rôle d’un effet d’annonce. Ils reprochent à cette mesure d’occulter des problèmes qu’ils jugent plus importants. Notamment, celui du recrutement insuffisant des enseignants, et la qualité des formations données, par rapport aux besoins réels en milieu scolaire. Par ailleurs, beaucoup de professeurs considèrent qu’ils n’ont pas assez de moyens humains pour faire totalement respecter l’interdiction des smartphones en cours.
Portables interdits en classe : un frein à une addiction ?
Certains élèves vivent cette nouvelle mesure comme un véritable stress, car ils sont littéralement dépendants de leurs précieux portables. Le fait de les en priver, même un moment, peut être vécu comme une punition quasi insupportable. Les enseignants le savent, et ils préfèrent souvent fermer les yeux quand ils surprennent un élève qui n’a pas pu respecter la règle. De plus, de nombreux professeurs considèrent que leur vrai métier est d’enseigner, pas de se transformer en policier anti-portable.
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