Depuis le 1er novembre, les automobilistes doivent à nouveau s’équiper pour affronter la saison froide. En plus de cela, dans certaines régions, il est crucial d’installer des pneux neige pour garantir la sécurité. Jusqu’au 31 mars 2026, la Loi Montagne II impose à tous les véhicules circulant dans 34 départements français de disposer de pneus hiver ou de dispositifs antidérapants adaptés. L’objectif : réduire les accidents, fluidifier le trafic et éviter les blocages sur les routes enneigées.


Une obligation pour renforcer la sécurité hivernale

La Loi Montagne II, entrée en vigueur en 2021, vise à sécuriser la circulation dans les zones exposées à la neige et au verglas. Entre le 1er novembre et le 31 mars, tous les conducteurs circulant dans certaines communes des massifs montagneux doivent équiper leur véhicule de pneus hiver ou de chaînes.

Cette réglementation, révisée chaque année par les préfectures, prend de plus en plus d’ampleur. Pour l’hiver 2025-2026, elle s’applique à 34 départements français. Son but est clair : protéger les usagers et éviter que quelques véhicules mal équipés ne paralysent tout un axe routier.

Les pneus été perdent en efficacité dès que la température descend sous les 7 °C. Leurs gommes se durcissent, l’adhérence diminue, les distances de freinage augmentent. En montagne, ces conditions peuvent rapidement devenir dangereuses. D’où l’importance de cette obligation hivernale.


Les départements concernés

Les préfets définissent chaque année la liste précise des communes où s’applique la réglementation. Néanmoins, l’obligation concerne, au moins en partie, les départements suivants :

Ain, Allier, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardèche, Ariège, Aude, Aveyron, Cantal, Doubs, Drôme, Haute-Garonne, Isère, Jura, Loire, Haute-Loire, Lozère, Moselle, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Rhône, Haute-Saône, Savoie, Haute-Savoie, Tarn, Var, Vaucluse, Vosges et Territoire de Belfort.

Ces zones couvrent l’ensemble des massifs montagneux français : Alpes, Jura, Vosges, Massif central, Pyrénées et Corse. Certaines communes de plaine peuvent aussi être concernées lorsqu’elles subissent régulièrement des conditions hivernales difficiles.


Quels équipements sont autorisés ?

Pour être conforme à la Loi Montagne, le conducteur a plusieurs possibilités :

  • Monter quatre pneus hiver portant le marquage 3PMSF (Three Peak Mountain Snow Flake).
  • Installer quatre pneus toutes saisons homologués 3PMSF.
  • Conserver ses pneus classiques mais disposer dans le coffre d’une paire de chaînes métalliques ou de chaussettes à neige prêtes à être montées sur les roues motrices.

Les pneus marqués uniquement « M+S » ne suffisent plus : depuis 2024, seul le logo 3PMSF est reconnu comme conforme.

Cette obligation s’applique à tous les véhicules légers, utilitaires, camping-cars, poids lourds et autocars. Les préfets peuvent toutefois adapter les exigences selon la typologie du véhicule et les conditions locales.


Les sanctions en cas de non-respect

Depuis la fin de la période de tolérance, un automobiliste non équipé dans une zone concernée s’expose à une amende de 135 €, correspondant à une contravention de 4e classe.
En cas de contrôle, les forces de l’ordre peuvent également immobiliser le véhicule si celui-ci présente un danger pour la sécurité routière.

Cette sanction vise à responsabiliser les conducteurs : un véhicule mal préparé peut provoquer des blocages en chaîne, notamment sur les grands axes alpins ou pyrénéens.


Pourquoi cette obligation ?

Chaque hiver, des dizaines de kilomètres de bouchons sont causés par des véhicules qui patinent ou bloquent les routes en raison de pneus inadaptés. La réglementation a donc été pensée pour prévenir les accidents et assurer la fluidité du trafic dans les zones à risque.

L’obligation a aussi une dimension écologique et économique : limiter les interventions d’urgence, les opérations de déneigement massives ou les dépannages coûteux.

Les statistiques le prouvent : un véhicule équipé de pneus hiver conserve jusqu’à 40 % d’adhérence supplémentaire sur chaussée froide ou humide.


Comment savoir si sa commune est concernée ?

Tous les départements mentionnés ne sont pas intégralement soumis à la Loi Montagne.
Les préfets publient chaque année la liste des communes précises concernées par l’arrêté préfectoral. Cette liste est consultable sur le site de chaque préfecture.

Sur la route, la présence de panneaux spéciaux permet également d’identifier l’entrée et la sortie d’une zone réglementée.

  • Le panneau B58 signale l’entrée d’une zone où les équipements sont obligatoires.
  • Le panneau B59 indique la fin de l’obligation.

Il est donc essentiel de rester attentif à la signalisation, surtout lorsque l’on circule entre deux départements.


Les bons réflexes à adopter

1. Anticiper l’équipement

Changer ses pneus dès la mi-octobre évite les files d’attente chez les garagistes. Les prix sont souvent plus avantageux avant la haute saison.

2. Vérifier la conformité

Seul le logo 3PMSF (flocon de neige sur montagne à trois pics) garantit la conformité du pneu à la Loi Montagne.

3. Surveiller l’état des pneus

Un pneu hiver usé perd rapidement son efficacité. Il est recommandé de conserver une profondeur de sculpture d’au moins 4 mm pour un grip optimal.

4. Préparer les accessoires

Pour ceux qui optent pour les chaînes ou les chaussettes, il est conseillé de s’entraîner à les poser avant le départ et de vérifier qu’elles s’adaptent bien aux dimensions du véhicule.

5. Consulter la météo

Avant chaque trajet en montagne, un rapide coup d’œil aux prévisions peut éviter bien des désagréments. Une neige soudaine ou du verglas peuvent transformer une route banale en véritable piège.


Un enjeu de sécurité mais aussi de responsabilité

En cas d’accident dans une zone soumise à l’obligation, l’absence d’équipement conforme peut peser sur la responsabilité du conducteur. Certaines compagnies d’assurance peuvent limiter leur couverture si le véhicule ne répond pas aux exigences légales.

Se conformer à la Loi Montagne, ce n’est donc pas seulement éviter une amende, c’est aussi se protéger soi-même et les autres.


Les particularités régionales

Les conditions météorologiques varient fortement selon les massifs :

  • Dans les Alpes et les Pyrénées, l’obligation couvre la quasi-totalité des communes de montagne.
  • Dans le Massif central, les zones concernées s’étendent surtout aux secteurs d’altitude (Cantal, Puy-de-Dôme, Lozère).
  • Dans les Vosges et le Jura, les axes les plus fréquentés entre vallées et plateaux sont prioritaires.
  • Les départements méditerranéens comme le Var, le Vaucluse ou les Alpes-Maritimes ne sont concernés que dans leurs zones montagneuses (Mercantour, Verdon, Luberon).

Cette adaptation régionale rend la mesure plus efficace et mieux acceptée par les habitants.


Ce qui change pour l’hiver 2025-2026

Pour la nouvelle période, la liste des départements reste stable, mais les contrôles sont renforcés. Les forces de l’ordre sont désormais mieux équipées pour identifier les pneus non conformes.

Les campagnes de sensibilisation se multiplient, notamment dans les stations de ski et les zones touristiques. Les automobilistes de passage sont invités à vérifier leurs pneus avant de franchir un col ou de rejoindre une vallée d’altitude.

Le gouvernement encourage également les garages à proposer des formules de stockage et de permutation de pneus pour simplifier la vie des usagers.


Pneus hiver ou quatre saisons : lequel choisir ?

Le choix dépend de votre usage :

  • Les pneus hiver offrent les meilleures performances sur neige, verglas et températures négatives.
  • Les pneus quatre saisons homologués 3PMSF constituent un bon compromis pour ceux qui circulent surtout en plaine ou dans des régions où la neige est rare.

Cependant, en montagne, le pneu hiver reste la référence pour garantir une adhérence maximale et une sécurité optimale.


Une obligation pour tous les véhicules, français ou étrangers

Tout véhicule circulant dans une zone soumise à la Loi Montagne doit être équipé, quelle que soit son immatriculation.
Les automobilistes étrangers se rendant dans les Alpes, les Pyrénées ou le Jura doivent donc respecter la même règle que les conducteurs français.

Cette mesure vise à éviter les situations où un véhicule non équipé bloquerait un axe majeur simplement parce qu’il ne connaît pas la réglementation locale.


Des bénéfices au-delà de la sécurité

Outre la sécurité, l’équipement hivernal présente d’autres avantages :

  • meilleure stabilité sur chaussée humide,
  • freinage plus court,
  • conduite plus fluide dans les descentes,
  • confort accru grâce à une meilleure adhérence.

Les pneus hiver modernes consomment à peine plus que les pneus été et s’usent peu en dessous de 10 °C. Leur usage généralisé contribue à une circulation plus sûre et plus fluide.


Rouler bien équipé n’est plus une option, c’est une question de bon sens.
Les pneus hiver ou les chaînes ne sont pas qu’une contrainte légale : ce sont des outils essentiels pour garantir la sécurité sur les routes françaises pendant la saison froide.

Pour cet hiver, un seul mot d’ordre : prévention, sécurité et anticipation.