Pacte ferroviaire : il n’a pas contenté tous les syndicats.
Adopté par les sénateurs mardi dernier, par 240 voix contre 85, le nouveau pacte ferroviaire qui a été proposé par le Gouvernement n’a pas satisfait tous les syndicats de la SNCF. Une partie d’entre eux reste mobilisée et souhaite poursuivre la grève.
Bien qu’Élisabeth Borne, la ministre chargée des Transports, ait déclaré, suite à ce nouvel accord : « Jamais un gouvernement ne s’est autant engagé en faveur du service public ferroviaire comme nous venons de le faire. […] », ce geste a été jugé insuffisant par une frange des grévistes, toujours mécontents.
Parmi les nouvelles décisions prises, les sénateurs qui ont adopté ce nouveau projet de loi ont notamment étendu les pouvoirs de l’ARAFER, l’Autorité de Régulation des Activités Ferroviaires et Routières, concernant les péages ferroviaires.
Par ailleurs, le RER E pourrait être ouvert à la concurrence dès l’année 2025. C’est huit ans plus tôt que prévu, par rapport à ce qui avait été annoncé dans le calendrier initialement voté par les députés.
Autre geste du Gouvernement pour apaiser les syndicats, des amendements ont été votés afin de préserver les lignes TGV desservant les villes moyennes, alors qu’elles avaient été estimées non-rentables pour la SNCF par de précédentes études.
Malgré tout, une partie des syndicats veut continuer le mouvement de grève, car elle demeure opposée à la réforme globale, souhaitée par l’exécutif. En cause, deux mesures continuent à attiser le conflit en cours : la fin des recrutements bénéficiant du statut particulier des cheminots, planifiée pour le 1er janvier 2020, et l’évolution de la SNCF vers le régime classiquement attribué aux Sociétés Anonymes.
Le 11 juin prochain, la Commission mixte paritaire doit se réunir afin d’entériner les textes récemment discutés, et de finaliser un nouveau texte de loi. Cette finalisation ne garantira cependant pas l’arrêt du mouvement de grève. En effet, la CFDT et l’UNSA pourraient continuer à se mobiliser, considérant que le Gouvernement n’a pas tenu compte de leurs principales revendications.
La poursuite de la grève jusqu’aux 27 et 28 juin reste donc possible. Élisabeth Borne a estimé, au cours d’un entretien diffusé lors d’une émission sur la chaîne de télévision LCI, que ce mouvement social avait déjà coûté au pays la somme de 400 millions d’euros.