Ouverture le dimanche : vers un nouveau mode de service. En pratiquant l’ouverture le dimanche de l’un de ses supermarchés, le groupe Casino a ranimé le débat du travail dominical. Ainsi, en testant un établissement sans employés, l’enseigne est-elle en train de montrer ce qui deviendra bientôt une nouvelle norme ? Pour l’instant, le groupe a été rappelé à l’ordre. Pour non-conformité par rapport au droit du travail. Mais sa pratique du travail le dimanche ne répond-t-elle pas à un nouveau besoin des citadins, toujours pressés durant la semaine ?
Un ballon d’essai ?
Fin août dernier, en voulant imposer l’ouverture le dimanche de son hypermarché d’Angers, Casino a rencontré des difficultés. De fait, l’inspection du travail du Maine-et-Loire a signifié au groupe qu’elle jugeait cette ouverture illégale. Cependant, l’enseigne a décidé de contourner les textes existants en ouvrant ses portes sans utiliser de caissières. Ainsi, Casino tente de fonctionner uniquement avec des caisses automatiques. Or, ce contournement pratique nécessite malgré tout d’employer des vigiles. Ce, pour garantir la sécurité du site. De plus, à ce jour, des « animatrices commerciales » aident encore les clients à scanner leurs articles. Mais pour combien de temps ?
Une irrégularité constatée
L’ouverture le dimanche de magasins sans employés relance le débat du cadre juridique du travail dominical.Suite à cette ouverture le dimanche, l’inspection du travail a été vérifier comment l’hypermarché d’Angers fonctionnait. Sur place, les inspecteurs ont constaté une irrégularité qu’ils ont jugée illégale. D’ailleurs, cette irrégularité a entraîné l’envoi à Casino d’un courrier dit « d’observation ». En fait, un ferme rappel à l’ordre administratif. Celui-ci a informé l’enseigne qu’en fonctionnant ainsi, avec du personnel qui aidait les clients sur place, elle ne respectait pas le droit du travail. En effet, les employés qui travaillaient le dimanche, observés par les inspecteurs, étaient des prestataires externes au groupe. Néanmoins, malgré cette pratique jugée illégale, Casino a décidé de continuer à ouvrir son magasin d’Angers le dimanche. D’ailleurs, l’une des porte-parole du groupe a déclaré « Nous avons prévu de répondre à l’inspection du travail, car nous sommes dans la légalité […]. Preuve que Casino poursuit une stratégie délibérée, le groupe fait fonctionner aujourd’hui environ 80 magasins sans employés. Or, la plupart de ces établissements fonctionnent en pratiquant des horaires étendus. Notamment en soirée ou le dimanche, dans l’après-midi. Seule différence avec l’hypermarché d’Angers, ce sont des magasins plus petits.
Un débat juridique et sociétal
De son côté, l’inspection du travail maintient que si des salariés sont indispensables au fonctionnement d’un magasin, les faire travailler pendant une ouverture le dimanche reste une pratique illégale. De fait, l’autorité officielle a signifié à Casino que la marque devait cesser. Car son ouverture est contraire au Code du travail. Sans changement d’attitude de la part du groupe, l’inspection du travail l’a menacé de saisir la justice, afin de faire respecter la loi. Actuellement, la situation de l’hypermarché d’Angers reste confuse et sujette à un débat juridique. En effet, selon le ministère de l’Economie, « Un commerce sans salarié peut ouvrir le dimanche sans autorisation préalable ». A moins qu’un arrêté préfectoral ne l’interdise. Derrière ce conflit en cours, la question de l’évolution du monde du travail, qui à l’avenir supprimera nécessairement des emplois peu qualifiés, reste posée.
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