Objectifs climatiques : difficiles à tenir
En matière d’objectifs climatiques, différentes études scientifiques ont démontré que la France ne parvenait pas pour le moment à respecter ses engagements de stratégie « bas-carbone ». Le constat est également négatif en matière de consommation énergétique. Par conséquent, ce mois-ci, le ministère de la Transition écologique et solidaire a tiré la sonnette d’alarme, lors de sa présentation prévisionnelle. Celle-ci a été faite devant le Comité de suivi de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) et le Comité de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE).
Un encadrement prévisionnel
Ces deux Comités surveillent les objectifs climatiques du pays en observant notre consommation énergétique et ses conséquences environnementales. Ils définissent les programmes qui devraient permettre à la France d’atteindre en 2050 son but de neutralité en matière d’émission de carbone. Par ailleurs, ces deux organismes veillent à ce que des solutions soient appliquées pour réduire notre usage des énergies fossiles, en favorisant les énergies renouvelables et en amenuisant progressivement la production énergétique fournie par les centrales nucléaires.
Un excès préoccupant
Les études réalisées en 2016, révélées par le ministère de la Transition écologique et solidaire en début d’année, signalent que l’Hexagone a dépassé son plafond en carbone d’environ 3,5 %. Le total de dioxyde de carbone (CO2) émis cette année-là s’est en effet élevé à 463 millions de tonnes. Concernant 2018 et l’année précédente, les bilans établis en France continuent d’indiquer des émissions de gaz à effet de serre qui restent excédentaires. Sans réelle amélioration, cette tendance à outrepasser le plafond fixé en carbone pourrait se prolonger jusqu’en 2023. Pour la période évaluée entre 2019 et 2023, elle pourrait atteindre un total de 24 millions de tonnes de CO2 émises en trop. D’après les calculs les plus récents, ce n’est qu’à partir de 2024 que l’on pourra espérer que nos émissions respectent enfin un niveau annuel conforme aux objectifs climatiques définis pour le pays.
Des causes trouvées
Le Réseau Action Climat (RAC), organisme non gouvernemental qui travaille avec le Comité de suivi, a fourni plusieurs explications au dépassement enregistré d’émission de gaz à effet de serre. Il a notamment pointé du doigt un nombre insuffisant de logements à bien isoler chaque année. Alors que ce chantier devrait atteindre 700.000 rénovations annuelles d’ici 2050, il ne parvient pour l’instant qu’à en fournir 500.000. Cette carence est l’un des facteurs qui rendent notre production de carbone trop élevée. De plus, concernant le secteur automobile, l’objectif d’obtenir d’ici 2030 une consommation moyenne de 3 litres au 100 km, grâce à des voitures neuves, est irréaliste. Sans modifications, les véhicules français devraient plutôt consommer en réalité 4 litres au 100 km. Des améliorations techniques seront donc nécessaires si l’ont veut vraiment que le pays atteigne ses objectifs climatiques.
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