Marché du bio : sa progression a des limites
D’après une étude réalisée par l’analyste Nielsen, le marché du bio est encore loin de toucher une majorité de Français. Selon ce groupe, expert en marketing, seulement 20 % des consommateurs actuels achètent couramment deux produits sur trois qui sont bio.
Un secteur encore segmenté
Certes, les ventes des fruits et légumes bio progressent dans l’Hexagone. Dans la grande distribution, en un an, le chiffre d’affaires du marché du bio aurait même augmenté de plus de 20 %, entre 2018 et 2019. Ainsi, il aurait déjà atteint 5 milliards d’euros. Mais cet engouement pour le bio ne concerne pas tous les Français. Du moins pas encore. Pour l’instant, la tranche des consommateurs à laquelle ces produits plaisent est surtout composée de « seniors aisés, cadres et parisiens ». Ainsi, l’essor actuel du bio cible surtout ce profil d’acheteurs. En effet, ce secteur y trouve son compte. De fait, avec ce type de clientèle, les dépenses en produits bio représentent environ 12 % de leurs achats.
La limite du niveau de revenus
Actuellement, le marché du bio cible encore une clientèle privilégiée.L’étude de Nielsen révèle que le niveau des salaires influent encore beaucoup sur les comportements d’achat. Ainsi, pour les foyers modestes, le marché du bio ne capte pas plus de 3 % de leurs achats. Surtout en matière de fruits et légumes. De fait, ces aliments augmentent en moyenne du double quand ils sont d’origine bio. D’ailleurs, ce créneau est actuellement prioritaire pour la grande distribution. Ainsi, elle en profite pour appliquer des marges qui sont 75 % plus élevées, dès qu’il s’agit de produits bio. Par conséquent, pour elle, cette niche est nettement plus rentable que les produits classiques.
Un excès d’offres
Aujourd’hui, dans les hypers et les supermarchés, la part de marché du bio représente un peu moins de 5 % des produits de grande consommation. A l’avenir, on estime qu’elle pourrait atteindre les 11 %. Comme les marques bio sont déjà bien accueillies par les grandes enseignes, celles-ci tentent en plus d’occuper ce créneau avec leurs marques de distributeurs. Ainsi, leur clientèle voit fleurir chaque année environ un quart d’articles bio supplémentaires. Au final, cela engendre un effet pervers, car les offres des hypermarchés saturent. En fait, selon les analystes de chez Nielsen, pratiquer des prix plus raisonnables permettrait aux hypers d’élargir leurs lancements de nouveaux articles bio. De plus, toujours d’après Nielsen, si les hypermarchés ont pour but de vendre les mêmes quantités de produits bio dans tous leurs magasins, ils seront forcément déçus.
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