Le taux du Livret A, l’épargne préférée des Français, va baisser une nouvelle fois au 1er février 2026. Après une chute importante en 2025, cette baisse est liée à une inflation très faible et à la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE). Cette nouvelle réduction impactera directement le rendement de ce placement sûr mais peu rémunérateur.
Pourquoi le taux du Livret A suit-il cette tendance à la baisse ?
Le taux du Livret A est révisé deux fois par an, le 1er février et le 1er août. Il dépend de deux éléments clés : l’inflation hors tabac et les taux interbancaires, notamment le taux €ster. L’inflation reste très basse en France, avec une hausse des prix stabilisée autour de 1,1% jusqu’à la fin 2025, d’après l’Insee. Cette situation réduit mécaniquement le rendement du Livret A.
Par ailleurs, la BCE a plusieurs fois abaissé ses taux directeurs depuis l’été 2024, agissant sur les taux interbancaires à la baisse. Cette politique vise à soutenir l’économie, mais elle entraîne aussi des conséquences sur l’épargne réglementée dont le taux est en partie basé sur ces taux de marché. En tenant compte de ces deux facteurs, le taux du Livret A devrait passer à environ 1,5% début 2026, soit une baisse de 0,2 point par rapport au taux actuel de 1,7%.
Un mécanisme de calcul qui limite le rendement
Le Livret A calcule son taux en faisant la moyenne de l’inflation hors tabac et des taux interbancaires sur les six mois précédents. Comme l’inflation est faible et les taux interbancaires sont en chute, le résultat final ne peut que diminuer. Cette mécanique protège le taux d’épargne contre une inflation galopante, mais ne permet plus d’offrir une rémunération attractive dans un contexte de faible inflation.
L’impact concret sur le retour sur épargne
Pour un Livret A plein, c’est-à-dire avec un plafond de 22 950 euros, le revenu annuel va diminuer encore. Avec un taux à 1,5%, l’épargne rapportera environ 344,25 euros sur un an, soit un peu moins de 29 euros par mois. Une somme modeste, qui s’explique aussi par la nature sécurisée et défiscalisée de ce produit.
Cette baisse régulière du taux pousse certains épargnants à rechercher des alternatives plus rentables, tout en restant prudents. Par ailleurs, le Livret d’Épargne Populaire (LEP), destiné aux foyers modestes, devrait lui aussi voir son taux diminuer, de 2,7% à environ 2%, sauf si le gouverneur de la Banque de France décide de l’augmenter un peu pour soutenir le pouvoir d’achat.
Quelles alternatives face à cette baisse ?
Face à la baisse du Livret A, les épargnants peuvent envisager d’autres placements, tels que le Plan Épargne Logement (PEL), la bourse pour les profils plus risqués, ou encore des solutions d’investissement à long terme. Toutefois, aucune alternative n’offre la même liquidité immédiate et la même absence de risque que le Livret A.
Une tendance qui devrait durer au moins jusqu’à fin 2026
Tant que l’inflation restera basse et que la BCE maintiendra ses politiques accommodantes, le taux des livrets réglementés devrait rester bas, voire continuer à diminuer. Cette situation est paradoxale dans un contexte économique global où les épargnants doivent rendre leur argent rentable sans le placer en actifs risqués.
Les pouvoirs publics et les institutions financières pourraient ajuster les règles ou proposer de nouveaux produits pour attirer les épargnants vers des solutions plus dynamiques. Mais, pour l’instant, la prudence domine chez les Français qui voient leur épargne sécurisée perdre en rendement.
Le rôle de la BCE et ses décisions à venir
La BCE, sous la présidence de Christine Lagarde, suit de près la situation économique européenne. Ses choix de taux d’intérêt conditionneront fortement les taux interbancaires, et donc le taux du Livret A. Une nouvelle baisse des taux directeurs avant la fin de l’année 2025 ne ferait qu’aggraver la baisse du rendement. A contrario, une remontée pourrait stabiliser ce taux, mais aucune hausse n’est anticipée à court terme.
Un Livret A qui perd peu à peu son attractivité
Le Livret A, produit emblématique de l’épargne française, va encore voir son taux diminuer au début de 2026, reflétant une inflation stable et basse ainsi qu’une politique monétaire très souple en Europe. Cette baisse continue réduit la rémunération offerte aux millions de détenteurs, poussant certains à chercher des alternatives plus rentables. Malgré tout, son accessibilité, sa sécurité et sa fiscalité avantageuse en font toujours un placement de choix pour un public large. Les épargnants doivent cependant s’adapter à ce nouveau contexte en diversifiant leurs placements pour optimiser leurs rendements.