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Le lancement de StopCovid, l'application de tracage numérique, risque de décevoir.

Lancement de StopCovid : les Français à risque seront-ils concernés ?

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Lancement de StopCovid : un dispositif déjà critiqué

 

Bientôt, une application gouvernementale devrait servir, dès le lancement de StopCovid, à mieux tracer les chaînes de transmission du virus Covid-19. Cependant, ce nouvel outil numérique aura de fortes chances de n’être accessible qu’aux tranches d’âge qui en auront le moins besoin.

 

Une estimation globale erronée

Récemment, le ministère de l’Économie a publié une foire aux questions destinée à évaluer le futur impact du lancement de StopCovid, l’application de traçage imaginée par le Gouvernement. Problème, dans cette étude, l’usage de cet outil, basé sur l’usage du Bluetooth, se fondait sur une estimation fausse. A savoir que 95 % des Français posséderaient un smartphone. Or, en réalité, d’après les chiffres de l’ARCEP, seulement 77 % d’entre eux en avaient un en 2019. En fait, le pourcentage de 95 % s’applique au nombre de Français possédant un téléphone portable. Ce qui est très différent. Même si depuis l’erreur a été corrigée, Cédric O, le secrétaire d’État au Numérique, devra absolument partir de données fiables pour étayer ses estimations. Autre obligation, intégrer les fortes disparités qui existent à ce jour entre les diverses tranches d’âge.

De fait, ces divers éléments sont déterminants pour pouvoir évaluer qui pourra vraiment utiliser l’application StopCovid. Sans les chiffres réels, cet outil numérique, censé combattre la pandémie de coronavirus, décevra forcément.

Pas assez de smartphones chez les aînés

Les Français les plus à risque face au Covid-19 risque de ne pas pouvoir profiter du lancement de StopCovid.

Les Français les plus à risque face au Covid-19 risque de ne pas pouvoir profiter du lancement de StopCovid.

Si en réalité on estime que 23 % de la population française ne possèdent pas de smartphone, cela constitue environ un Français sur quatre. Une proportion non négligeable. Dans les faits, celle-ci ne pourra pas profiter du
lancement de StopCovid. Par ailleurs, on sait très bien que les seniors sont moins attirés que les consommateurs plus jeunes par les produits high tech. Donc, vers des smartphones capables de gérer une application comme StopCovid.

De fait, cette caractéristique exclut les personnes les plus menacées par une contamination éventuelle. Ainsi, d’après les estimations du Baromètre du Numérique, établi en 2019, le taux de Français possédant un smartphone baisse quand l’âge de la personne augmente. Un exemple, après 60 ans, les usagers ne sont plus que 62 % à posséder un smartphone. Mais après 70 ans, ce pourcentage fléchit encore. Pour se stabiliser à environ 44 %. Autrement dit, précisément la tranche d’âge qui a le plus besoin de se protéger contre le Covid-19.

Une méfiance spontanée

Après un vote organisé au Parlement, le lancement de StopCovid devrait normalement avoir lieu dès le mois de juin. Ainsi, cet outil pourrait permettre de prévenir ses utilisateurs, s’ils ont été en contact avec une personne contaminée par le virus SARS-CoV-2. Pour défendre l’utilité de cette nouvelle application, Cédric O insiste sur le fait qu’elle n’aura besoin que d’un faible nombre d’utilisateurs pour être efficace. En clair, même si son usage demeure partiel, StopCovid servira toujours à sauver des vies. Malgré tout, cette affirmation reste difficile à prouver, si l’on se base sur la défiance spontanée que cette application provoque. De fait, cette réaction apparaît dans divers sondages français, à propos de ce type de détection digitale. Par ailleurs, cette méfiance s’observe aussi dans toute l’Europe, dès qu’on évoque ce genre d’application de traçage. Ce qui compromet d’avance les résultats attendus.



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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.