On dirait que les agents territoriaux prennent un peu plus de jours de maladie ou se blessent plus souvent au travail. Après une période où ça semblait se calmer, les chiffres montrent que l’absentéisme pour maladie ordinaire et accident de travail (AT) est de nouveau en hausse. C’est un sujet qui préoccupe, car ça touche l’organisation des services et le bien-être des équipes. On va regarder de plus près ce qui se passe et pourquoi.

L’Absentéisme et AT des Territoriaux Reprennent Leur Ascension

Territoriaux absents pour maladie ou accident.

Après une période où l’on pensait que les choses se calmaient, les chiffres montrent que l’absentéisme pour maladie ordinaire et les accidents du travail (AT) chez les agents territoriaux sont de nouveau sur une pente ascendante. Ce n’est pas une bonne nouvelle, car cela impacte directement l’organisation des services et le bien-être des équipes.

Maladie Ordinaire : Une Hausse Constante Malgré une Stabilisation Apparente

On pourrait croire que le taux d’absentéisme pour maladie ordinaire s’est stabilisé, mais regardons de plus près. Si le chiffre global semble moins explosif qu’avant, il cache une réalité : les arrêts sont de plus en plus longs. La durée moyenne des arrêts maladie a grimpé, ce qui pèse lourd sur les effectifs restants. Les arrêts de courte durée, qui étaient nombreux, diminuent. C’est bien, mais cela signifie que quand un agent est absent, c’est souvent pour une période plus conséquente. Cela complique la gestion des remplacements et peut créer de la fatigue chez ceux qui assurent l’intérim.

Accidents de Travail : Une Légère Baisse Masquant des Durées d’Arrêt Accrues

Pour les accidents de travail, la situation est un peu similaire. On observe une légère baisse du nombre total d’accidents, ce qui pourrait être interprété positivement. Cependant, il faut se pencher sur la durée des arrêts qui suivent ces accidents. Ils tendent à s’allonger. Moins d’accidents, oui, mais quand ils surviennent, les agents sont souvent arrêtés plus longtemps. Cela pose des questions sur les conditions de travail et les risques réels encourus par les agents, même si le nombre brut d’incidents diminue.

L’Impact des Arrêts Longue Durée sur le Taux Global

Ce qui ressort vraiment, c’est l’importance croissante des arrêts de longue durée. Ils représentent maintenant une part très importante du temps total d’absence. Quand un agent est absent pendant plusieurs mois, cela désorganise fortement un service. Il faut trouver des solutions de remplacement, souvent complexes à mettre en place, et cela peut affecter la qualité du service rendu aux citoyens. La tendance actuelle montre que ces arrêts longs prennent de plus en plus de place, rendant la gestion de l’absentéisme plus compliquée pour les collectivités.

Les Populations les Plus Touchées par l’Absentéisme et AT

Il semblerait que certaines catégories d’agents soient plus exposées que d’autres aux arrêts maladie et aux accidents du travail. Ce n’est pas une surprise totale, mais les chiffres nous donnent quelques pistes intéressantes.

Les Jeunes Agents : Une Vulnérabilité Croissante

On pourrait penser que les plus jeunes sont les plus robustes, mais les données montrent une tendance inverse. Entre 2021 et 2023, on a vu une augmentation significative de l’absentéisme chez les agents de moins de 25 ans, atteignant +35%. C’est assez marquant. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela :

  • Manque d’expérience : Les jeunes agents découvrent souvent les exigences du monde professionnel, y compris les risques physiques ou psychologiques liés à certains métiers.
  • Adaptation au rythme : Le passage d’un environnement d’études à un rythme de travail soutenu peut être difficile et générer du stress.
  • Troubles psychologiques : Les pathologies psychologiques sont une cause majeure d’arrêts de travail, et elles touchent particulièrement les jeunes, représentant une part importante de leurs absences.

Les Seniors : L’Usure Professionnelle en Ligne de Mire

À l’autre bout du spectre, les agents plus âgés, notamment ceux approchant l’âge de la retraite, connaissent aussi une hausse de leur absentéisme. Entre 2021 et 2023, leur taux a grimpé de 32%, et même de 54% si l’on compare à 2019. La réforme des retraites, qui repousse l’âge de départ, joue un rôle. Les agents continuent de travailler plus longtemps, ce qui peut accentuer l’usure professionnelle.

  • Accumulation des maladies chroniques : Avec l’âge, les problèmes de santé de longue durée peuvent se multiplier.
  • Fatigue physique et mentale : Des années de service, surtout dans des métiers exigeants, finissent par peser.
  • Risque accru de TMS : Les troubles musculosquelettiques sont plus fréquents avec l’âge et l’expérience professionnelle.

Les Métiers Physiques : Un Risque Accru d’Accidents de Travail

Il est assez logique que les postes qui demandent un effort physique important soient plus sujets aux accidents du travail. Les métiers manuels ou techniques, souvent présents dans les collectivités territoriales, exposent davantage les agents à des chutes, des blessures ou des efforts répétés. C’est un risque constant qui demande une vigilance particulière de la part des employeurs et des agents eux-mêmes.

Les Causes Profondes de l’Absentéisme et AT

Employé territorial absent pour maladie ou accident.

Alors, pourquoi nos agents territoriaux s’absentent-ils de plus en plus ? Plusieurs facteurs entrent en jeu, et il faut bien regarder la réalité en face.

Les Troubles Psychologiques : Une Préoccupation Majeure

On ne peut plus ignorer l’impact du stress et de l’anxiété sur le lieu de travail. Les pressions quotidiennes, la charge de travail parfois écrasante, le manque de reconnaissance, tout cela pèse lourd. Ces soucis psychologiques sont devenus une cause majeure d’arrêts de travail, surtout chez les plus jeunes. Il ne s’agit plus de quelques jours de déprime passagère, mais de véritables burn-out qui nécessitent des congés prolongés.

Les Troubles Musculosquelettiques : Toujours Prédominants

Malgré les avancées, les fameux TMS (Troubles Musculosquelettiques) continuent de faire des ravages. Pensez aux gestes répétitifs, aux postures difficiles, au port de charges lourdes dans certains métiers. Ces problèmes physiques, qui s’installent souvent sur la durée, mènent inévitablement à des arrêts maladie. C’est un classique qui ne disparaît pas, loin de là.

L’Évolution du Rapport au Travail et le Désengagement

Les choses changent, et la façon dont on perçoit le travail aussi. Moins d’engagement, un sentiment de ne pas être écouté, des changements organisationnels mal vécus… tout cela peut pousser certains agents à se désinvestir. Parfois, l’absence devient une sorte de signal, une manière de dire que quelque chose ne va pas. On voit aussi apparaître une certaine lassitude face aux nouvelles formes de travail, comme le télétravail, qui ne conviennent pas à tout le monde et peuvent créer un sentiment d’isolement ou de déconnexion.

Les Stratégies de Prévention et de Maîtrise de l’Absentéisme et AT

Face à la remontée de l’absentéisme et des accidents du travail chez les territoriaux, il est temps de passer à l’action. Heureusement, des pistes existent pour inverser la tendance. Il faut agir sur plusieurs fronts pour que les agents se sentent mieux et travaillent en sécurité.

Le Temps Partiel Thérapeutique : Un Levier Préventif Efficace

Le temps partiel thérapeutique, c’est un peu le couteau suisse pour éviter que les petits soucis de santé ne se transforment en longs arrêts. L’idée, c’est de permettre aux agents de reprendre le travail en douceur, à temps partiel, tout en continuant à se soigner. Ça évite souvent de devoir s’arrêter complètement et ça aide à garder le lien avec l’entreprise. Les études montrent que quand on met ça en place correctement, ça marche plutôt bien. Ça permet de réduire le nombre de nouveaux arrêts et ça aide même ceux qui avaient déjà connu des absences à moins s’absenter par la suite. C’est un outil à utiliser sans tarder.

L’Amélioration Continue des Conditions de Travail

On ne le dira jamais assez : de bonnes conditions de travail, ça change tout. Quand on parle de ça, on pense à plein de choses.

  • Ergonomie des postes : Est-ce que les bureaux sont bien réglés ? Est-ce que le matériel est adapté ? On parle de tout ce qui touche au confort physique pour éviter les douleurs, surtout quand on fait des métiers qui demandent beaucoup au corps.
  • Charge de travail : Il faut que la charge de travail soit réaliste. Trop de pression, ça mène au burn-out. Il faut trouver le bon équilibre pour que les agents ne se sentent pas submergés.
  • Ambiance et management : Une bonne ambiance, un management à l’écoute, ça aide énormément. Quand on se sent soutenu, on est moins stressé et plus enclin à rester au travail.

L’Importance de la Prévention dès le Début de Carrière

Il ne faut pas attendre que les problèmes arrivent pour agir. La prévention, ça commence dès que quelqu’un arrive dans la fonction publique territoriale. C’est comme planter des graines pour avoir une belle récolte plus tard.

  1. Accueil et intégration : Bien accueillir les nouveaux, leur expliquer comment ça marche, les aider à s’intégrer, c’est la base. Ça évite le sentiment d’être perdu.
  2. Formation continue : Continuer à former les agents tout au long de leur carrière, c’est important. Ça leur permet de rester à jour, de se sentir compétents et de s’adapter aux changements.
  3. Sensibilisation aux risques : Il faut parler des risques, qu’ils soient physiques ou psychologiques. Plus les agents sont informés, mieux ils peuvent se protéger et signaler les problèmes avant qu’ils ne s’aggravent.

Comparaison des Tendances : Fonction Publique Territoriale et Secteur Privé

Alors, comment ça se compare, cette histoire d’absentéisme chez nos agents territoriaux par rapport au secteur privé ? Eh bien, figurez-vous que les grandes lignes se ressemblent pas mal. On voit partout une augmentation des arrêts maladie et des accidents du travail. Les femmes sont souvent plus touchées, et les métiers qui demandent un effort physique ou qui sont dans les services sont plus exposés. Les causes aussi, ça revient : les problèmes de dos, les TMS, le stress au boulot, tout ça, on le retrouve des deux côtés.

Mais attention, il y a des nuances importantes à comprendre :

  • La durée des arrêts maladie s’allonge plus vite dans le public. Si le taux global d’absentéisme évolue de manière similaire, quand un agent territorial tombe malade, son arrêt a tendance à durer plus longtemps que chez un salarié du privé. Depuis 2022, cette tendance est particulièrement marquée.
  • Les jeunes agents montrent des signes de désengagement dans le privé. On observe une hausse de l’absentéisme chez les plus jeunes dans le secteur privé. Ça pourrait être lié aux nouvelles façons de travailler, comme le télétravail, et à une remise en question du rapport au travail. Même si ce n’est pas aussi flagrant chez les territoriaux pour l’instant, ça soulève des questions sur l’attractivité et l’engagement dans la fonction publique.
  • Des facteurs spécifiques au public jouent un rôle. Dans la fonction publique territoriale, on a une population souvent plus âgée, plus féminisée, et une exposition plus forte à des métiers pénibles. Ces éléments expliquent en partie pourquoi les arrêts maladie peuvent être plus fréquents ou plus longs, même si on essaie d’améliorer les choses.

En gros, on n’est pas dans des mondes complètement séparés. Les défis sont souvent les mêmes, mais la manière dont ils se manifestent et les raisons profondes peuvent varier. Il faut arrêter de croire que l’absentéisme dans le public est un problème à part ; il faut regarder ce qui se passe ailleurs pour mieux comprendre et agir.

Alors, que retenir de tout ça ?

Bon, on voit bien que l’absentéisme chez les agents territoriaux, ça ne s’arrange pas tout seul. Les chiffres montrent que les arrêts maladie, surtout les plus longs, continuent de peser. Et les accidents de travail, même s’ils baissent un peu, restent un souci, surtout pour les métiers physiques. Il faut dire que les carrières s’allongent, et ça, ça joue aussi. Les collectivités ont beau essayer des choses, comme le temps partiel thérapeutique, il semble qu’il y ait encore du chemin à faire pour vraiment inverser la tendance. C’est pas simple, mais il faut continuer à chercher des solutions pour que tout le monde puisse travailler dans de bonnes conditions, sans y laisser sa santé.