Depuis quelques jours, le projet de budget pour 2026 suscite une vive attention auprès des épargnants. Deux amendements adoptés à l’Assemblée nationale renforcent les attraits fiscaux du Plan d’Épargne Retraite (PER). Cette évolution pourrait modifier profondément la façon dont les Français préparent leur retraite.
Une impulsion nouvelle pour l’épargne retraite

Les débats autour du budget 2026 ont mis au jour une volonté affirmée d’inciter davantage les ménages à épargner pour leur retraite. Dans ce contexte, le PER joue un rôle stratégique : il permet de déduire fiscalement les versements effectués, et ainsi d’alléger l’impôt sur le revenu. L’année 2026 pourrait constituer un tournant.
Jusqu’à présent, les versements sur le PER sont encore encadrés par des plafonds précis et des modalités de report limitées. Grâce aux amendements, ces règles pourraient s’assouplir : le plafond de déduction pourrait être élargi, la possibilité de reporter des « versements non utilisés » pourrait être prolongée, et donc l’attrait du PER se renforcer.
Pour un grand nombre de Français, cette annonce représente une belle opportunité. Elle arrive au bon moment : avec l’allongement des durées de vie, la multiplication des régimes de retraite, et une prise de conscience croissante de la nécessité de se constituer un complément personnel. Le PER, dans sa version actuelle, offre déjà des avantages. Mais ce renforcement promet de le rendre encore plus compétitif.
Les amendements clés adoptés
Selon les textes, deux amendements récemment adoptés à l’Assemblée nationale ont pour ambition de rendre le PER plus flexible. Le premier prévoit d’élargir la fenêtre de report des sommes non utilisées pour la déduction. Actuellement limitée à trois années, cette période pourrait passer à cinq ans, ce qui permettrait à un épargnant d’utiliser un « plafond disponible » des années précédentes sur son versement actuel. L’impact : une plus grande liberté pour ceux qui ouvrent ou alimentent tardivement un PER.
Le second amendement aborde la question des plafonds eux-mêmes. Bien que les montants exacts ne soient pas encore figés, l’objectif est d’autoriser des versements plus élevés pour bénéficier de la déduction fiscale. Cela concerne notamment les actifs proches de la retraite, qui souhaitent rattraper un retard de constitution d’épargne.
Ces dispositions restent soumises aux débats parlementaires finaux et à la version définitive du projet de loi de finances pour 2026. Mais pour l’heure, elles ont franchi une étape importante, ce qui incite déjà les conseillers patrimoniaux à revoir leurs projections.
Pourquoi cette réforme ?
Plusieurs facteurs expliquent ce mouvement politique en faveur d’un meilleur traitement du PER.
D’abord, l’état des finances publiques oblige le gouvernement à repenser les dispositifs fiscaux. Il contient notamment l’ensemble des niches et avantages liés à l’épargne. En l’espèce, rendre le PER plus attractif constitue un levier pour encourager l’épargne à long terme, tout en limitant l’« urgence » à recourir aux systèmes publics de retraite.
Ensuite, le comportement des épargnants : les données montrent que la souscription au PER se concentre trop souvent autour des dernières années avant la retraite. Pour beaucoup, l’effort d’épargne commence tardivement. Le report étendu et les plafonds plus larges visent donc à corriger cette tendance et à donner une vraie « seconde chance » pour contribuer davantage.
Enfin, le contexte démographique pèse : l’allongement de la vie, la baisse des rendements, et la fragilité de certains régimes incitent à privilégier des moyens personnels. Le renforcement du PER s’inscrit dans cette logique, tout en respectant les contraintes budgétaires.
Pour quel profil d’épargnant ?
L’intérêt de cette mesure se mesure selon le profil de l’épargnant.
Actifs proches de la retraite
C’est sans doute pour eux que la mesure a le plus d’impact : ceux qui n’ont pas suffisamment cotisé ou épargné peuvent maintenant rattraper une partie de leur retard grâce à un plafond plus élevé et une fenêtre de report plus longue.
Salariés encore actifs
Pour eux, le PER reste un excellent complément à un futur pension. Le renforcement des règles permet de maximiser les versements et donc d’optimiser la déduction. Cela peut réduire fortement l’impôt sur le revenu dans une année importante.
Travailleurs indépendants
Souvent en charge de leur retraite sans filet, les indépendants voient dans le PER une opportunité utile. Un assouplissement des plafonds et des options de versement leur offre un levier fiscal plus puissant.
Jeunes actifs
Même les plus jeunes peuvent y trouver un intérêt : l’allongement des windows de report permet d’utiliser leurs années d’activité future pour amortir la charge fiscale et anticiper la retraite avec sérénité.
Quelques scénarios illustratifs
Prenons deux exemples :
- Un salarié gagnant 40 000 €/an ouvre un PER à 50 ans et verse 15 000 € en 2025. Aujourd’hui, il peut utiliser son plafond actuel et les trois années précédentes pour déduire ce versement. Avec le report étendu à cinq ans, il pourrait utiliser encore plus de « plafond dormant ». Résultat : une réduction fiscale accrue en 2025 et un effort d’épargne plus efficace.
- Un travailleur indépendant qui, jusqu’à présent, versait peu sur son PER faute de capacité. Avec des plafonds relevés, il peut désormais verser davantage et bénéficier d’une déduction plus forte. Dans ce cas, l’effet fiscal devient très tangible.
Les modalités à surveiller
Même si les annonces sont très favorables, plusieurs points restent à confirmer.
- Il faudra attendre la version finale du projet de loi de finances pour 2026 pour connaître les montants exacts des plafonds et la durée réelle du report.
- Il faudra aussi vérifier la date d’entrée en vigueur : dès début 2026 ? Ou appliqué aux versements réalisés à partir de telle date ?
- Les régimes existants (versements antérieurs) pourront-ils bénéficier rétroactivement de ces assouplissements ou devront-ils rester dans l’ancien cadre ?
- Il faudra enfin vérifier les conditions de sortie du PER (sortie en capital, en rente) et les impacts fiscaux associés restent inchangés ou évoluent également.
Les impôts et la réduction d’impôt : ce qui change
Aujourd’hui, les versements sur le PER ouvrent droit à une déduction de l’impôt sur le revenu dans la limite d’environ 10 % du revenu d’activité. Ce pourcentage pourrait être révisé à la hausse dans le cadre du budget 2026. En parallèle, l’usage du plafond non utilisé sur plusieurs années pourra se prolonger.
Cette combinaison doit permettre :
- une réduction immédiate de l’impôt sur le revenu au moment du versement.
- un report de l’effort sur plusieurs années, ce qui lisse la charge pour l’épargnant.
- une meilleure préparation de la retraite avec un capital ou une rente à venir.
Le dialogue entre fiscalité et retraite ressort ainsi renforcé. L’épargne devient non seulement un placement, mais un geste stratégique pour les années futures.
Ce que cela signifie pour l’épargnant : actions concrètes
Pour profiter pleinement de l’évolution annoncée, voici quelques recommandations :
- Vérifiez si vous disposez déjà d’un PER ou si vous souhaitez en ouvrir un : anticipez désormais plus tôt la souscription.
- Consultez votre conseiller financier pour mesurer l’impact de votre revenu actuel, de votre âge, et de votre horizon de retraite.
- Si vous êtes proche de la retraite, envisagez des versements plus importants pour profiter du plafond élargi et du report prolongé.
- Pour les travailleurs indépendants, incluez le PER dans votre stratégie fiscale et retraite.
- Gardez un œil sur la version finale de la loi de finances : adaptation des versements, dates d’application, conditions de sortie.
En bref, cette annonce incite à passer de « je verrai plus tard » à « j’agis maintenant ».
Domaines d’attention et risques à anticiper
Même si le renforcement du PER semble bénéfique, quelques précautions sont nécessaires :
- Le PER reste un placement à long terme : l’argent versé est immobilisé jusqu’à la retraite (sauf cas exceptionnels). Il faut donc être certain de ne pas avoir besoin de ces fonds à court terme.
- Les conditions de sortie (en capital ou en rente) restent soumises à imposition. Un usage uniquement fiscal ne doit pas occulter la finalité retraite.
- Le budget 2026 reste soumis au vote définitif et à d’éventuels changements. Rien n’est encore figé.
- Dans un contexte de marché volatile, l’épargne retraite doit être intégrée dans une stratégie globale et diversifiée.
Pour les conseils en gestion de patrimoine
Les conseillers patrimoniaux et les experts en retraite sont déjà à l’œuvre pour ajuster leurs recommandations :
- Recalibrer les simulations de versement et d’impact fiscal selon les nouveaux plafonds.
- Repérer les clients en âge de rattraper un retard d’épargne.
- Veiller à la cohérence entre les autres dispositifs d’épargne (assurance-vie, PEA, immobilier) et le PER.
- Sensibiliser à la fiscalité à la sortie et prévoir une vision complète de la retraite.
L’objectif reste : optimiser le PER dans un cadre fiscal renforcé, mais aussi garantir son utilité réelle.
Calendrier probable et points de vigilance
- Le projet de loi de finances pour 2026 est actuellement débattu à l’Assemblée nationale puis passera au Sénat.
- Les amendements relatifs au PER sont adoptés mais doivent encore être inscrits dans la version finale du texte.
- Une fois voté, l’application peut être rétroactive ou à compter d’une date ultérieure : il faut vérifier.
- La communication officielle du ministère des Finances et les documents législatifs préciseront les modalités exactes.
Il est donc prudent de suivre l’évolution et de ne pas attendre la dernière minute.
Impacts à long terme pour l’épargne retraite en France
Si ces mesures sont confirmées, l’effort d’épargne retraite pourrait se renforcer dans les années à venir. Le PER gagnerait en visibilité et en attractivité. On pourrait anticiper :
- Une augmentation du nombre d’adhérents au PER.
- Une montée des montants versés annuellement sur les PER.
- Une plus grande maturité de l’épargne retraite personnelle en France.
- Une influence sur le marché des produits retraite et sur les conseils financiers.
Ce repositionnement du PER s’inscrit dans une logique de renforcement du rôle de l’épargne individuelle face à l’évolution des retraites publiques.
En résumé
Pour l’impôt 2026, le PER pourrait devenir un outil encore plus puissant. Grâce à deux amendements récents, les conditions de déduction fiscale s’assouplissent, les possibilités de versement s’élargissent, et l’épargne retraite gagne en liberté. Pour tout Français envisageant l’avenir, cette évolution mérite attention, adaptation et action rapide.
Nous vous invitons à anticiper, à consulter un professionnel, et à surveiller la publication officielle du texte. L’opportunité est réelle — encore faut-il en tirer parti.


