Hausse des cotisations sociales : le rejet de Bercy
Dernièrement, Bruno Le Maire a déclaré qu’il ne souhaitait pas qu’une hausse des cotisations sociales soit appliquée en France. Ainsi, le ministre de l’Economie a marqué son désaccord, face à une mesure censée compenser l’instauration d’un âge pivot, pour pouvoir partir à la retraite. Une mesure que le syndicat CFDT rejette absolument.
Un choix perçu comme incohérent
Pour équilibrer le projet de réforme des retraites, lancé par le Gouvernement, Bruno Le Maire ne veut pas que les cotisations sociales soient augmentées. A son avis, cela ne serait pas le bon moyen d’équilibrer le futur système de retraites à points, voulu par l’exécutif. Ce refus du ministre de l’Economie intervient à un moment où l’application d’un âge pivot, pour partir à la retraite avec une pension complète, demeure toujours très controversée. En effet, ce point clé fait toujours débat avec les partenaires sociaux. D’ailleurs, certaines organisations le refusent de façon catégorique. Pour Bruno Le Maire, mettre en place une hausse des cotisations sociales serait un choix incohérent, par rapport aux efforts menés jusqu’à présent par le Gouvernement. A ces yeux, une augmentation dans ce domaine manquerait totalement de logique.
Une opinion tranchée
Mardi dernier, alors qu’il formulait ses vœux pour 2020, lors d’une réunion de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises, Bruno Le Maire s’est exprimé sur le scénario d’une future hausse des cotisations sociales. Ainsi, il a clairement déclaré « À partir du moment où on mène depuis des années et des années une politique de baisse des charges, qui a montré son efficacité puisque le chômage baisse, je trouverais un peu contradictoire de revenir là-dessus […]. » De plus, il a ajouté que « […] pour financer le nouveau système de retraite par points, […] envisager une augmentation des cotisations » ne serait pas une bonne solution.
Une question de logique
Le refus d’une hausse des cotisations sociales est une position aujourd’hui très populaire.Face à cette question sensible d’une prochaine hausse des cotisations sociales, Bruno Le Maire a affiché une position sans ambiguïté. En effet, il n’a pas hésité à répéter « Je le dis très clairement, j’y suis défavorable. » Cela, malgré la mise en place d’un âge pivot, souhaitée par le Gouvernement. Par conséquent, un âge en dessous duquel on ne pourrait pas partir à la retraite en bénéficiant d’une pension à taux plein. Ce concept d’âge pivot, arrêté à 64 ans, reste l’un des sujets les plus problématiques pour le syndicat CFDT. D’ailleurs, cette organisation, pourtant ouverte au dialogue, a demandé l’abandon pur et simple de ce système pour aujourd’hui. A savoir, le jour de la conférence planifiée avec le Gouvernement et les partenaires sociaux pour définir le financement possible des futures retraites.
Une solution globalement controversée
Adoptant la même ligne, le patronat français, dans son ensemble, est également opposé à une hausse des cotisations sociales. De fait, il préfère défendre la solution d’un allongement de la durée du travail. Pour clarifier sa vision économique, le ministre de l’Economie a expliqué pourquoi il rejetait aussi une telle hausse. Ainsi, il a précisé sa position, en expliquant « On croit qu’on prend une petite décision, et en fait on adresse un signal très fort et très négatif […] ». Pour Bruno Le Maire, cela a pour conséquence de semer « […] le doute et la défiance chez les entrepreneurs ». Par conséquent, pour équilibrer financièrement le futur système des retraites, il défend plutôt « des mesures d’âge ». Cela, afin d’encourager les Français « […] à travailler plus longtemps ».
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