Évolution des retraites : une première étape franchie
Pour mettre en place une évolution de retraites, promise par Emmanuel Macron, Jean-Paul Delevoye, haut commissaire de cette réforme, a récemment présenté ses préconisations.
La fin des régimes spéciaux
Après dix-huit mois d’attente, le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye a enfin dévoilé ses préconisations pour appliquer un système d’évolution des retraites. Ce système universel doit remplacer les 42 régimes existants. Beaucoup de responsables politiques attendaient le rapport de Jean-Paul Delevoye. Cependant, les syndicats ont été les premiers à en prendre connaissance. Ensuite, on l’a remis au premier ministre Edouard Philippe. Son principe essentiel, avant tout égalitaire, est de donner « […] les mêmes droits à tous les Français ». Pour respecter ce principe, cette évolution des retraites devrait entraîner la fermeture de tous les régimes spéciaux. Dans le secteur privé comme public.
Un calcul différent
Le nouveau système d’évolution des retraites conservera un calcul par répartition. Ainsi, chaque jour travaillé permettra d’acquérir des points. La grande différence de ce système de remplacement réside dans son système de calculs. En effet, avec lui, le calcul de la retraite ne se basera plus sur les 25 meilleures années, dans le privé, ni sur les six derniers mois, pour les fonctionnaires. En fait, à la place, chaque euro cotisé permettra d’acquérir le même nombre de points. Au final, chaque point qu’on accumulera augmentera le montant de la retraite. Ainsi, dix euros de cotisation donneront droit à un point.
Quelle valeur pour le point ?
A la base, la valeur du point est de 0,55 euro brut de retraite par an, à taux plein. Par conséquent, avec cette évolution des retraites, 100 euros cotisés donneront droit à 5,50 euros de retraite par an. Pour que ce système soit équitable, les salariés du privé, des régimes spéciaux et du public verseront des cotisations identiques.
Une application progressive
L’évolution des retraites vient de faire l’objet d’un rapport, présenté aux syndicats et au Premier ministre.Ce nouveau système des retraites ne devrait prendre effet qu’en 2025. Par conséquent, il ne concernera qu’une tranche de retraités nés, au minimum, à partir de 1963. Selon Jean-Paul Delevoye, cette évolution sera « adaptée à chacun des régimes ». De plus, l’application de cette refonte du système des retraites n’apparaîtra que « […] 15 ans environ après son entrée en vigueur ». Par ailleurs, par souci d’équilibre, ses applications seront régulièrement « […] concertées avec les partenaires sociaux ». De plus, en cours de route, des changements seront toujours possibles. En effet, l’exécutif n’est pas obligé de respecter toutes les suggestions du haut-commissaire.
Des concertations à risque
Pour définir clairement ce projet de loi sur les retraites, des concertations sont prévues avec les partenaires sociaux dès la semaine prochaine. Or ces échanges risquent d’être houleux. D’autant plus que des syndicalistes viennent de contester certaines des simulations présentées. Ils considèrent qu’elles sont parfois fausses, pour optimiser certains calculs de retraites. Ainsi, ceux-ci apparaissent sous un meilleur jour. Ce qui est sûr, c’est qu’une proposition finale devra être présentée en conseil des ministres à la fin de l’année. Ensuite, le Parlement pourra l’examiner. En conclusion, la route sera encore longue avant d’aboutir à des changements concrets.
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