Etudes internationales : pour une ouverture élargie
Aujourd’hui, les études internationales sont accessibles à seulement 1 % des étudiants handicapés. Ce pourcentage est trop faible. Un premier baromètre, consacré à ce sujet, l’a révélé en novembre 2018. La 2e charte Handicap des grandes écoles et universités, signée ce 11 février, veut améliorer cette situation.
Faire bouger les lignes
La signature de cette 2e charte a eu lieu sur le campus d’UniLaSalle, à Beauvais. A cette occasion, deux ministres étaient présents : Frédérique Vidal, en charge de l’Enseignement supérieur, et Sophie Cluzel, chargée du Handicap. La date du 11 février célébrait l’anniversaire de la loi Handicap, datant de 2005. Au total, 227 établissements d’enseignement supérieur et de recherche, français et étrangers, organisaient cet événement. Ces grandes écoles permettent d’accéder à des diplômes ayant le grade de master et au-delà. Cette rencontre a permis plusieurs tables rondes. Elles ont traité le thème suivant : « Dynamique inclusive et mobilité internationale des étudiants en situation de handicap ».
Un statut international peu accessible
A l’occasion de ces échanges, plusieurs associations (CGE, FÉDÉEH et HANPLOI-CED) ont démontré l’inacessibilité actuelle des cursus d’enseignement supérieur internationaux pour les étudiants handicapés. Pour que cette situation change, elles ont présenté le Statut International d’Etudiant en Situation de Handicap (SIESH). Ces échanges ont permis d’identifier différents grands axes d’amélioration. A savoir : l’accès aux traitements et au soins médicaux, et un meilleur accompagnement spécifique quotidien. De plus, l’accès aux transports et à une vie sociale inclusive doit aussi s’améliorer. Par ailleurs, les surcoûts qu’entraînent les cursus internationaux doivent se réduire.
Des améliorations à obtenir
Rares sont les étudiants handicapés qui accèdent aux études internationales.Lors de ces discussions, Xavier Quernin, chargé de mission Handicap à l’Institut polytechnique UniLaSalle, a expliqué « […] aucun domaine de la vie de l’étudiant ne doit être freiné par la maladie ou le handicap. » Pour cela, plusieurs améliorations doivent être mises en place rapidement. D’abord un document médical, qui valide administrativement l’accès aux soins, et la mise à disposition d’un référent handicap dans chaque ambassade. Ensuite, il faut limiter les surcoûts que le handicap entraîne. Sur ce dernier point, Mission Handicap Assurance (MHA) met en place une bourse SIESH, destinée à couvrir ces coûts supplémentaires. Son montant est de 30.000 € par an.
Des démarches actuellement limitées
Xavier Quernin a aussi expliqué que son organisation avait été à l’ONU pour défendre le Statut International d’Etudiant en Situation de Handicap. Cependant, en tant qu’organisation non gouvernementale, leur démarche reste limitée. Les associations CGE, FÉDÉEH et HANPLOI-CED vont donc proposer au Gouvernement français de revoir la situation des étudiants handicapés qui visent des études internationales. Cet examen pourrait avoir lieu lors du troisième cycle de l’Examen Périodique Universel (EPU), consacré aux droits de l’Homme. En effet, des actions doivent impérativement être menées pour permettre aux étudiants handicapés d’accéder à des cursus à l’étranger.
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