Duel en perspective : un climat très tendu
Ces dernières heures, un duel en perspective se dessine de plus en plus clairement entre Edouard Philippe, chef du Gouvernement, et Philippe Martinez, leader de la CGT.
Deux attitudes déterminées
Plusieurs fois, Edouard Philippe a prévenu qu’il ne reculerait pas sur le projet de la réforme des retraites. Même s’il se dit prêt à le mettre en place sur dix ou quinze ans, afin qu’il soit le plus équitable possible. Mais en face à lui, la CGT attend un retrait pur et simple de ce projet. Ce qui discréditerait totalement le Gouvernement d’Emmanuel Macron et ses anciennes promesses de campagne. Un duel en perspective semble donc inévitable. Dans l’immédiat, le Premier ministre Edouard Philippe, et Philippe Martinez, leader de la CGT, campe chacun sur ses positions. Pour l’un, il faut maintenir le cap d’une réforme dont on parle depuis des mois. Pour l’autre, il faut juste l’abandonner. Alors, qui va plier ?
Un discours très attendu
Un duel s’annonce entre certains syndicats et l’exécutif.Peut-être en saurons-nous plus mercredi prochain, après le discours très attendu du chef du Gouvernement. Et après avoir constaté l’ampleur de la mobilisation, amorcée ce 5 décembre. De son côté, le secrétaire général de la CGT a déjà prévenu « Nous tiendrons jusqu’au retrait ». A ses yeux, nul doute que « Si enlisement il y a, c’est le Gouvernement qui l’aura décidé. »
Une maigre marge de manœuvre
Indéniablement, ce type de déclaration péremptoire laisse peu de marge de manoeuvre à Edouard Philippe. Un duel en perspective semble donc s’approcher. D’autant plus que le patron syndicaliste s’appuie sur un mouvement social qui a fait descendre ce jeudi, au bas mot, plus de 850.000 personnes dans les rues.
Un argument factuel, qui permet à Philippe Martinez de rappeler à l’exécutif l’échec cuisant de 1995, subi à l’époque par le Premier ministre Alain Juppé. De fait, lui aussi avait annoncé que « […] jamais il ne retirerait son projet ». Or, la rue l’avait finalement fait céder. Une ancienne défaite, qui a permis au leader cégétiste de prévenir l’exécutif que « Les choses évoluent vite. Et la colère est grande. Le gouvernement devrait être attentif. » Une menace à peine voilée d’embrasement social possible. Pour Philippe Martinez, c’est simple, « il n’y a rien de bon » dans le régime universel par points que l’exécutif voudrait mettre en place.
Une volonté d’expliquer
Actuellement, Edouard Philippe affiche une forte détermination sur le dossier de la réforme des retraites. Au moins égale à celle du patron de la CGT. Ainsi, le Premier ministre a déclaré « Je suis déterminé à mener la réforme. » Pour se justifier, il explique que si le Gouvernement n’entreprenait aucune réforme aujourd’hui, il fragiliserait à coup sûr le pays à moyen terme. Ce qui exposerait plus tard la France à subir une réforme « très brutale ». Alors, va-t-on vers un duel en perspective ?
Une attitude ouverte au dialogue
On sent néanmoins qu’Edouard Philippe tient à ne pas imposer cette réforme sans l’expliquer. En effet, il affirme être « […] très soucieux de le faire en respectant les gens et en répondant à leurs inquiétudes. » Il maintient donc son projet d’unifier les 42 régimes spéciaux de retraite, afin de supprimer de nombreuses injustices sociales actuelles. Notamment, en priorité, concernant « […] les femmes, les agriculteurs, et ceux qui ont des parcours hachés […] ». Par conséquent, il a prévenu que mercredi prochain, à midi, il expliquera « […] avec beaucoup de détails, le dispositif qu’on veut construire. » On le sent donc soucieux d’éviter toute forme de pugilat avec ses opposants. Même si, on le sait, il pratique la boxe comme sport de loisir.
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