Disparition des oiseaux en milieu agricole : un constat très alarmant.
Deux études scientifiques conjointes, nationales et locales, menées par le CNRS et le Muséum National d’Histoire Naturelle, démontrent clairement une corrélation entre la disparition observée des oiseaux dans les campagnes et la pratique de l’agriculture intensive.
Cette disparition très sensible s’élève actuellement à un tiers des populations d’oiseaux étudiées, depuis les années 1990. À l’évidence, les rapports effectués révèlent clairement que cette baisse est causée par les pratiques agricoles intensives. Les conclusions des deux études complémentaires sont sans appel : « Les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en quinze ans. » Cet affaissement touche plus particulièrement les populations d’oiseaux vivant dans les champs, comme l’alouette, la fauvette grise ou l’ortolan. Dans le département des Deux-Sèvres, sur une période de 23 ans, l’intégralité des espèces d’oiseaux de plaine a sérieusement régressé. Les analyses scientifiques ont démontré que plus d’un tiers des alouettes avait disparu, et encore pire, que 80 % des perdrix avaient été décimés. Pour expliquer ces baisses des populations d’oiseaux, ces deux études ont observé une incidence entre cet effondrement et les pratiques agricoles intensives, sans toutefois établir scientifiquement de lien direct. Cependant, les études relèvent que des espèces d’oiseaux mieux adaptables, comme le merle noir, le pigeon ramier ou le pinson, ne déclinent pas sur l’ensemble du territoire, alors que celles qui vivent exclusivement dans les campagnes régressent de façon évidente.
L’une des causes établies de ce phénomène est la raréfaction importante des insectes, provoquée par l’usage généralisé des insecticides néonicotinoïdes, également mis en cause dans la disparition des abeilles. Le rôle central joué par ces pesticides apparaît comme un paramètre clé. Une analyse scientifique, révélée par l’Office de la Chasse et de la Faune Sauvage, a démontré que les oiseaux étaient directement intoxiqués par leur consommation de graines traitées avec des insecticides aux néonicotinoïdes. Cet empoisonnement, associé à la disparition massive des insectes (75 % des populations d’Outre-Rhin depuis 1989), explique cette érosion très importante de la biodiversité. Proche d’une catastrophe écologique, elle ne cesse de s’accélérer. Un travail avec les agriculteurs doit d’urgence être entrepris pour stopper ce phénomène.