Déconfinement sous surveillance : un Plan sous conditions
Incontestablement, la présentation du Premier ministre à l’Assemblée du Plan de déconfinement prévu par le Gouvernement a été une temps fort du quinquennat. Sa description détaillée d’un futur déconfinement sous surveillance a duré une heure.
Un ton prudent
Hier, devant 75 députés, Édouard Philippe a expliqué les mesures qu’il comptait appliquer pour que la sortie du confinement ait bien lieu le 11 mai prochain. Sur un ton prudent, il a expliqué que le retour à une relative liberté de mouvement devra être progressif. En clair, la mise en place effective de ce Plan dépendra du bilan fait le 7 juin sur l’évolution de l’épidémie. En effet, à cette date, cette analyse devra être jugée satisfaisante. Sinon, « Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai ». Une annonce claire de l’éventualité d’un déconfinement sous surveillance. Avec, si des risques trop importants apparaissaient, des mesures appliquées « plus strictement ». Globalement, les prévisions du Premier ministre ont rappelé que rien n’était encore acquis. Ce qui a entraîné plusieurs avertissements.
De nouvelles brigades sanitaires
L’une des mesures phares du déconfinement sous surveillance sera d’effectuer plus de tests qu’auparavant dans la population. Ainsi, chaque département, disposera de brigades sanitaires chargées de faire tester massivement les personnes qui présentent des symptômes. De plus, ces contrôles s’étendront à tous leurs contacts. Ensuite, tous les cas positifs détectés seront invités à s’isoler chez eux ou dans un lieu mis à leur disposition. Le plus souvent, dans des hôtels aménagés. Les personnes qui choisiront de respecter une quatorzaine à domicile devront aussi accepter un confinement de tous les membres de leur foyer. De fait, à partir du 11 mai, le volume des tests prévus sera de 700.000 tests par semaine.
L’usage généralisé des masques
Pour le déconfinement sous surveillance qui s’annonce, l’exécutif veut un usage plus systématique des masques en France. Une mesure barrière supplémentaire rendue possible par un approvisionnement suffisant. Ainsi, à partir du 11 mai, le Premier ministre a annoncé que chaque semaine le pays recevra « près de 100 millions de masques chirurgicaux ». De plus, la population aura accès à « près de 20 millions de masques grand public lavables ». Entre autres, cela permettra aux entreprises de fournir des masques à leurs salariés.
Un dispositif établi
Pour que l’usage des masques se répande, l’État prendra à sa charge la moitié du coût des masques achetés par les collectivités. Cette dépense respectera « […] la limite d’un prix de référence ». Une aide financière étendue « aux TPE et aux travailleurs indépendants ». Pour cela, les préfets pourront utiliser une « enveloppe locale pour soutenir les plus petites collectivités ». Pour faciliter l’accès aux masques dans le pays, « une plateforme d’e-commerce sera mise en place par La Poste, à compter du 30 avril […] ». Un moyen qui permettra de distribuer « plusieurs millions de masques grand public ». Concernant les personnes précaires, « une enveloppe hebdomadaire de 5 millions de masques lavables » sera accessible aux préfets, pour des distributions. De plus, à partir du 11 mai, porter un masque deviendra obligatoire pour tous les passagers des transports en commun. Cela, pendant au moins trois semaines.
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