« Dans la terrible jungle » : une plongée dans la réalité d’adolescents handicapés. Ce premier long métrage a été tourné très librement avec une dizaine de jeunes handicapés, hébergés dans un centre médico-éducatif spécialisé. Ce film différent, sur la différence, a été présenté en compétition lors de la 71ème édition du Festival de Cannes.
Pour leur première réalisation,
« Dans la terrible jungle », Caroline Capelle et Ombline Ley ont choisi de filmer de jeunes handicapés atteints de divers troubles, dont celui de l’autisme. Ces adolescents vivent dans un lieu fermé, nommé « La Pépinière », situé à Loos, dans les Hauts-de-France.
En choisissant de filmer de façon très simple
Avec peu de moyens des héros atypiques – l’un des adolescents porte un masque de Batman, un autre un T-shirt à l’effigie de Superman, les deux cinéastes ont choisi de montrer, sans pathos ni artifice, les envies et les rêves qui habitent des jeunes porteurs d’un handicap.
On y voit avec un réalisme dépouillé
un réalisme dépouillé rarement atteint que ces adolescents, jugés « à part », éprouvent exactement les mêmes sentiments que leurs homologues dits « normaux ». Leurs espoirs sont identiques : ils tombent aussi amoureux, avec les mêmes craintes que n’importe quel ado, en craignant d’être éconduits. Ils ont l’ambition d’exercer un métier qui leur plaît, veulent devenir, par exemple, artistes, et pourquoi pas chanteur, ou espèrent vivre en écrivant un jour des scénarios.
Les deux réalisatrices ne voulaient surtout pas tourner un énième film sur le handicap.
Pour obtenir des comportements les plus naturels possibles, elles ont d’abord passé de longs moments avec ces jeunes sans les filmer, juste pour qu’ils puissent mieux se connaître. Ensuite, elles les a laissés choisir leurs rôles, les encourageant à jouer leurs propres dialogues. Elles les ont montrés avec leurs espoirs et leurs doutes, et les moyens qu’ils utilisent pour apaiser leurs angoisses : jardiner, monter à cheval, faire de la musique dans un groupe, créer un spectacle, écrire des poèmes, nager, crier ou se relaxer.
Très applaudi à Cannes à la fin de sa projection
Ce film qui a nécessité 3 ans de tournage. Tourné sans « scénario » classique, il est fondé sur les envies spontanées des adolescents qu’il nous montre. Il nous permet surtout de comprendre que l’univers du handicap est très proche du nôtre. Son message est résumé par l’une de ses jeunes protagonistes, qui dit à un moment : « Il faut juste que la société nous accepte comme ça. » Ce film-documentaire sera projeté dans les salles dès le mois de février 2019.
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