Cour des Comptes : elle veut des résultats.
Le rapport annuel sur les finances publiques, généralement redouté par le Gouvernement, a été publié hier par la Cour des Comptes. Celle-ci demande à l’exécutif de mettre en place des réformes qui permettront concrètement de mieux maîtriser les dépenses du pays.
Une alerte maintenue
Ce bilan de la Cour des Comptes, qui porte sur dix ans de dépenses effectuées par la France, fait apparaître, sans réelle surprise, une hausse de 250 milliards d’euros. Cette augmentation représente une progression de trois points de PIB. C’est indéniablement une mauvaise note, quand on sait qu’en Europe, l’Angleterre et l’Italie sont parvenues à réduire ces mêmes dépenses. Au cours de l’année 2017, particulièrement mal notée, la juridiction financière a constaté un accroissement des dépenses engagées, alors qu’elles avaient été mieux contenues durant les années précédentes. Un mauvais point donc, attribué au budget de François Hollande. Ce qui ressort de ce dernier rapport de la Cour des Comptes est une appréciation globalement critique de la stratégie actuellement menée par le Gouvernement, visant à maîtriser les dépenses publiques.
Certaines remarques positives
Néanmoins, malgré les inquiétudes soulevées, les magistrats ont émis des avis positifs sur certaines décisions, notamment sur le projet de loi de finances 2018, ou encore à propos de la gestion des prestations sociales, dont les objectifs ont été considérés atteignables. La Cour des Comptes a cependant considéré que des risques trop importants de dépassements de budget demeuraient, et qu’ils restaient menaçants pour l’équilibre financier du pays. Ces risques d’excès ont été évalués entre 1,1 et 2,8 milliards d’euros.
Un problème qui perdure
Pour les analystes de la Cour des Comptes, le chapitre des dépenses locales reste le point noir le plus préoccupant. Ils ont considéré qu’il faudrait parvenir à les faire ralentir, d’au moins 1 % par rapport au bilan de 2017. Pour cela, la Cour des Comptes attend du Gouvernement qu’il parvienne avec les élus locaux à un accord revu à la baisse, pour que ces derniers consentent à faire des efforts. Sans cet accord, les dotations de l’année prochaine pourraient se retrouver sérieusement réduites. En conclusion, la Cour des Comptes a demandé à l’exécutif que des mesures concrètes et efficaces soient prises, afin que le pays puisse respecter une hausse limitée de ses dépenses publiques. Pour ne pas entrer dans une zone critique, celles-ci ne devraient pas excéder 0,6 %, hors inflation. Il faut rappeler que cette augmentation avait précédemment atteint une moyenne de 0,9 %, entre 2012 et 2017.
Le Bulletin des Communes vous propose également…
- L’article de Libération sur le bilan de la Cour des Comptes
- L’article du Monde sur les Finances publiques