Les compteurs Linky conservent leurs données trop longtemps.

Les compteurs d’électricité Linky : accusés de ne pas respecter les données personnelles

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Les compteurs d’électricité Linky : des conflits toujours en cours

Après analyse, la CNIL estime que la durée de conservation des données des abonnés via les compteurs Linky est anormale. De fait, cette durée serait trop longue « […] au regard des finalités pour lesquelles les données sont traitées. » En raison de ce constat, mardi dernier, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés a mis EDF et Engie en demeure.

Respecter le RGPD

Suite à la décision de la CNIL, les deux groupes vont devoir se conformer au Règlement Général pour la Protection des Données. Ils auront trois mois pour le faire. Sans réaction adaptée, ils s’exposeraient à des sanctions. En effet, la CNIL leur a rappelé que les données de consommation recueillies par les compteurs d’électricité Linky restent sensibles. Car elles peuvent « […] révéler des informations sur la vie privée ». Entre autres, elles donnent les heures où les consommateurs se couchent et se lèvent. Ainsi que leurs périodes d’absence. Pour cette raison, la CNIL estime qu’il est « […] essentiel que les clients puissent garder la maîtrise de leurs données ». En revanche, le gestionnaire du réseau de distribution ne peut pas collecter d’informations « fines » (exemple : la consommation à la demi-heure), sans autorisation préalable. Cependant, EDF et Engie peuvent demander au gestionnaire du réseau de leur transmettre des données de consommation mensuelles. Cela, pour facturer ensuite l’électricité. Mais aucune information collectée ne peut être transmise à une entreprise externe, sans l’accord explicite de l’abonné.

Une réaction de conciliation

Les compteurs Linky sont dans le collimateur de la CNIL.

Les compteurs Linky sont dans le collimateur de la CNIL, pour non-respect du RGPD.

EDF et Engie ont pris acte de la mise en demeure de la CNIL. Maintenant, les deux sociétés vont appliquer les mesures nécessaires pour satisfaire la Commission. D’ailleurs, elles ont affirmé que la protection des données des utilisateurs restait pour elles « une priorité absolue ». Ainsi, les deux groupes ont précisé qu’ils ne transmettaient pas, ni ne revendaient, les données de consommation de leurs clients. Ainsi, les abonnés restent « propriétaires de leurs données ». Par ailleurs, en signe de bonne volonté, Engie a informé la CNIL qu’elle s’engageait à « réduire la durée de conservation des données de consommation mensuelle à un an, après la résiliation d’un contrat. »

Des compteurs qui éveillent la méfiance

Malgré tout, le compteur vert d’Engie, chargé de contrôler la consommation d’électricité, continue d’inquiéter de nombreuses associations d’usagers. Principalement à cause de sa capacité à collecter des données personnelles. Ainsi qu’en raison de ses potentielles émissions électriques, soupçonnées de perturber la santé des personnes électrosensibles. Déjà, plusieurs communes ont tenté de bloquer le déploiement de ces nouveaux compteurs Linky. Notamment dans le Finistère. Pour se défendre, Enedis affirme avoir recueilli, au moment de la pose de ses compteurs, « 85 % de satisfaction client ». Face à la mauvaise image des compteurs d’électricité Linky, parfois diffusée dans les médias, le groupe tient à rappeler que les critiques sur ses boîtiers restent « très limitées ». Pour l’instant, Engie tient à rester ferme. Pour elle, les accusations formulées contre les compteurs Linky ne font que véhiculer « une image erronée ».

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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.