Le déploiement des compteurs Linky est en cours.

Compteurs Linky : leurs fréquences accusées d’effets nocifs

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Compteurs Linky : des plaintes reconnues par un juge

A Toulouse, les compteurs Linky viennent d’entraîner une décision d’un juge des référés du Tribunal de Grande Instance. En effet, ces compteurs, que de nombreux usagers contestent, pourraient avoir des effets néfastes sur la santé. Ainsi, treize plaignants électro-sensibles les accusent de provoquer des troubles. C’est la première fois que la justice prend en compte ce type d’accusation en France.

Des plaintes validées

Cette décision de justice a été rendue publique mardi dernier. Elle est sans précédent. Contrairement à d’autres tribunaux, dont ceux de Valence et de Paris, celui de Toulouse a validé une action engagée contre Enedis. Cette société installe et gère les compteurs Linky. Dans une ordonnance, un juge toulousain a exigé qu’Enedis délivre : « […] une électricité exempte de tout courant porteur en ligne de type Linky […]. Pour cela, il s’appuie sur les plaintes de treize personnes électro-sensibles. Ces plaintes contiennent plusieurs certificats médicaux. Ils décrivent chez ces patients des vertiges et des picotements dans les membres. Le rayonnement des compteurs Linky pourrait être responsable de ces troubles.

La réaction d’Enedis

Pour l’instant, Enedis, filiale d’EDF, a réagi par un communiqué. Celui-ci admet juste des cas « extrêmement rares ». De plus, Enedis y explique que les personnes électro-sensibles ont des réactions avec « […] tout objet électronique (Internet, téléphone, télévision) ». Donc, pas forcément à cause des compteurs Linky. Ainsi, Enedis pourrait faire appel de la décision qui met en cause les fréquences qu’elle utilise (entre 35 kHz et 985 kHz). La société Enedis a juste confirmé qu’elle était à l’écoute des réactions négatives de ses clients.

Une réelle mobilisation

Les compteurs Linky suscitent de nombreuses craintes.

Derrière ce conflit entre Enedis et certains usagers, il existe une forte mobilisation anti-Linky. Des milliers de personnes la soutiennent. Une opposition connue de nombreux élus. Les principaux reproches exprimés sont, outre des craintes sanitaires, la récupération non-désirée de données sur les foyers équipés. Rien qu’à Toulouse, 216 personnes ont intenté une action contre ces nouveaux compteurs. Pour l’instant, elles n’ont pas eu gain de cause. Aujourd’hui, le nombre d’installation se monte à 17 millions de Linky, à raison de 35.000 Linky par jour. Cela représente environ un foyer sur deux. Normalement, d’ici 2021, tous les foyers devraient en être équipés.

Des opposants motivés

Malgré ce vaste déploiement mené par Enedis, les opposants aux Linky  restent motivés et très tenaces. Pour preuve, les procédures en référé déjà menées devant 22 juridictions. De plus, Corinne Lepage, avocate et ancienne ministre, a attaqué l’État à ce sujet, devant le tribunal administratif. Elle demande que de nouvelles analyses soient effectuées par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, l’ANSES, sur les effets des Linky. Ce, afin de s’assurer qu’ils ne présentent vraiment aucun danger pour la santé. Pour l’instant, l’ANSES reste très mesurée. En décembre 2017, l’Agence a rendu un avis rassurant. Il estime qu’il y a  « une faible probabilité que l’exposition aux champs électromagnétiques émis par les compteurs engendre des effets sanitaires […] ».

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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.