CBD, une filière en plein essor menacée. Le CBD vient d’être potentiellement condamnée par un arrêté gouvernemental paru vendredi 31 décembre 2021 au Journal Officiel, interdisant la commercialisation des fleurs et des feuilles brutes de CBD, ou cannabidiol malgré l’engouement croissant de sa consommation par le grand public comme le montre le classement des implantations de boutiques en France.
CBD : une filière en plein essor menacée
Au-delà des milliers de commerces impactés par cette décision, c’est toute une économie d’avenir et créatrice d’emplois qui semble menacée. C’est en effet une filière qui pèse actuellement, qu’il s’agisse de boutiques physiques ou de vente en ligne. C’est plusieurs centaines de millions de chiffre d’affaire et plusieurs milliers d’emplois dans notre pays. Le nombre de boutiques diffusant des produits à base de CBD est ainsi estimé aujourd’hui à 1 800 contre 400 environ il y a moins d’un an. Cet arrêté, contre laquelle plusieurs recours ont d’ores et déjà été déposés, avait alors rejeté l’interdiction de ce « chanvre bien-être » en France, en estimant que le cannabidiol n’était ni un stupéfiant, ni un médicament, et était par conséquent une marchandise pouvant circuler librement. Dont on ne pouvait interdire la vente, si elle est produite légalement dans un Etat membre de l’Union Européenne.Â
Un secteur qui intéresse les investisseurs et entrepreneurs
Au-delà des menaces qui pèsent sur la survie de ces boutiques « la fleur de CBD représente jusqu’à 80% des ventes en magasin », c’est également un stop brutal qui est porté au développement d’une véritable culture du chanvre bien-être en France. A l’heure actuelle, et face aux incertitudes qui pesaient sur le sort réservé aux fleurs, cette culture reste très marginale dans l’Hexagone. Les revendeurs se fournissant notamment en Suisse et en Italie, pays européens qui allient savoir-faire, volume et qualité. Or, l’engouement croissant du grand public pour le CBD laissait entrevoir des perspectives très encourageantes pour l’avenir d’une telle filière dans notre pays.Â
Un immense gâchis basé sur des croyances d’un autre âge!
Cet arrêté vient donc condamner la création de surfaces cultivables biologiques. la création de surfaces cultivables biologiques à grande échelle, susceptibles de générer là encore des milliers d’emplois et de faciliter l’installation de nouveaux exploitants, alors que l’agriculture française rencontre de grandes difficultés. Pourtant, et comme le souligne Mao Aoust, fondateur de High Society, « il y a une appétence monstrueuse pour le CBD, c’est un secteur qui intéresse énormément de monde, des financiers, des entrepreneurs… ». Les acteurs de la filière ont donc le sentiment d’un immense gâchis basé sur des croyances d’un autre âge sans fondements juridiques, ni arguments recevables. Qui pour certains ne servirait qu’à un « coup de com » pour séduire un électorat conservateur en vue des élections présidentielles à venir.
- A lire aussi, notre précédent article sur l’usage du CBD en France