En septembre, la Collectivité Européenne d’Alsace a engagé une procédure d’urgence contre l’Etat. Celle-ci a pour but de bloquer le projet de stockage de déchets toxiques sur le site de la société StocaMine, à Wittelsheim en Alsace. Normalement, ces travaux devaient commencer le mois prochain.
Un abandon des travaux ?

Une procédure d’urgence pourrait bloquer le stockage souterrain de déchets toxiques prévu sur le site alsacien de StocaMine.
Récemment, Frédéric Bierry, le Président de la Collectivité Européenne d’Alsace, a estimé qu’il fallait absolument interrompre ce projet de stockage de déchets. Alors qu’un arrêté ministériel l’a autorisé. En effet, Frédéric Bierry redoute qu’une pollution « irréversible » naisse sur ce site. A son avis, cet arrêt des travaux constitue même « une grosse urgence ». En raison de ses fortes inquiétudes, la Collectivité Européenne d’Alsace a donc engagé une procédure de référé-suspension contre l’Etat. Cela, pour empêcher les travaux de confinement prévus, alors que leurs préparatifs ont déjà commencé.
Si la procédure engagée auprès de la Cour administrative d’appel de Nancy était validée, elle stoppera l’application de la décision administrative de l’exécutif. Dans ce cas, Frédéric Bierry s’est dit prêt à « […] faire remonter une partie du stock de déchets, avec les financements de l’Etat. » Alors qu’en janvier dernier, Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, avait donné son feu vert pour l’enterrement de 42.000 tonnes de déchets toxiques. A savoir, de l’arsenic, du cadmium et du chrome.
Stockage de déchets toxiques : une activité à risques
Sur le site de stockage de StocaMine, une ancienne mine de potasse reconvertie, l’activité d’enfouissement de déchets industriels pose problème depuis de nombreuses années. En fait, depuis les années 90. Aujourd’hui, la Collectivité Européenne d’Alsace s’oppose à un enterrement de déchets à la toxicité avérée. Bien qu’il doive se faire à plus de 500 mètres de profondeur. Cependant, la Collectivité redoute une contamination définitive de la nappe phréatique de la région. Celle-ci étant la plus grande d’Europe. Même si lors de sa précédente visite, Barbara Pompili s’était engagée à lancer un programme de protection de cette nappe, à hauteur de 50 millions d’euros.
Des questions toujours en suspens
Pour l’instant, les premières études n’ont pas permis de savoir à quelle vitesse l’eau, éventuellement polluée, pourrait remonter. On ne connait pas non plus les risques exacts d’infiltration possible dans les galeries. Cependant, pour expliquer ses craintes, Frédéric Bierry a rappelé que « Le territoire est situé sur une faille […] ». Et que celui-ci a déjà subi « […] plusieurs tremblements de terre ». Si la procédure de la Collectivité Européenne d’Alsace aboutissait, de nouvelles négociations s’ouvriraient alors avec l’Etat. Dans le but de trouver une autre solution que l’enterrement définitif de ces déchets toxiques.
- A lire aussi, notre précédent article sur l’affaire StocaMine