Bretagne : une région qui va modifier sa production agricole.
Aujourd’hui plus connue pour son cidre que ses vins, la Bretagne est pourtant une région parsemée de vignobles qui, pour certains, ont été créés au Moyen-Âge. Depuis peu, certaines communes ont décidé de se lancer sérieusement dans la production de vins de qualité, rendue possible par les modifications apportées par le réchauffement climatique. Une activité qui, de surcroît, est toujours favorable au tourisme.
Une nouvelle production viticole devrait bientôt s’implanter dans plusieurs communes bretonnes, qui espèrent même par la suite créer sur leurs terres une appellation d’origine contrôlée.
L’élaboration de vins blancs est en effet devenue une perspective d’avenir tout à fait envisageable en Bretagne. Cette activité serait en plus favorisée par un nouvelle réglementation, plus souple, autorisant la création de nouveaux vignobles. Depuis quelques années, les températures devenues plus clémentes permettent aujourd’hui de relever le défi de créer des domaines, ce qui changerait l’image de la région.
Si l’image du vigneron associée aux Bretons peut surprendre, elle n’est pourtant qu’un retour aux sources. En effet, des études archéologiques montrent que la pratique viticole a existé depuis des siècles dans diverses parties de cette région, remontant même jusqu’à la période de la Gaule. Il faut attendre le Moyen-Âge, marqué par un net refroidissement du climat breton, pour voir la production de vin décliner au profit de celle du cidre. La faculté des pommiers à proliférer, malgré des températures rudes, explique ce changement d’orientation des cultures.
Malgré tout, la production de vins n’a jamais disparu en Bretagne. Préservées par des passionnés, notamment ceux qui adhèrent à l’Association pour la Reconnaissance des Vins Bretons (ARVB), de petites parcelles ont tenu bon sur le territoire.
Depuis le 1er janvier 2016, une directive européenne a rendu la réglementation de ce secteur nettement plus souple. Désormais, la France peut augmenter chaque année ses plantations de 1 %, ce qui représente un total de 8.000 hectares. Par ailleurs, cette nouvelle règle peut s’appliquer à l’ensemble de l’Hexagone, sans restrictions.
Pour devenir exploitant viticole, les demandeurs doivent juste déposer un dossier, afin d’obtenir une autorisation, qui s’appliquera ensuite à la totalité de la surface de terrain souhaitée. Dernièrement, les autorisations de plantation qui ont été délivrées ont concerné chaque année entre 3.000 et 4.000 hectares. Aucun blocage administratif n’ayant été constaté, on peut donc s’attendre dans quelques années à voir naître de nouveaux domaines renommés en Bretagne.