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Les assistants vocaux n'offrent pas toujours des garanties de sécurité suffisantes.

Assistants vocaux : entre satisfaction et inquiétude

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Assistants vocaux : appréciés mais craints 

Progressivement, les assistants vocaux se sont fait une place dans de nombreux objets connectés. Ainsi, on les retrouve dans nos ordinateurs, nos téléphones et différents modèles d’enceintes « intelligentes ». Ils rendent des services appréciés. Cependant, ils suscitent aussi des craintes  En effet, d’après une récente étude publiée par Microsoft, plus de 40 % de leurs usagers craignent que ces assistants ne soient trop intrusifs.

Un danger pour la vie privée ?

Ces assistants vocaux qui obéissent docilement à notre voix nous rendent incontestablement service. Néanmoins, peut-on leur faire vraiment toute confiance ? C’est la question que se posent de nombreux utilisateurs. Surtout après les révélations qui viennent d’être publiées dans la presse et sur Internet. Depuis peu, celles-ci ont dévoilé que ces assistants pouvaient aussi servir à écouter nos conversations. Un constat très désagréable. Surtout quand on découvre que ces écoutes peuvent parfois être réalisées à notre insu.

Une étude mitigée

Entre mars et juin 2018, pour évaluer le niveau de satisfaction lié aux assistants vocaux, Microsoft a mené une enquête marketing. Celle-ci a permis d’interroger un échantillon de 2.000 internautes, domiciliés dans cinq pays. A savoir le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, l’Australie et l’Inde. Ensuite, en février dernier, ce premier sondage a été complété par une seconde enquête, effectuée auprès de 5.000 usagers américains. A l’époque, les résultats de cette analyse complémentaire ont été influencés par une polémique naissante, portant sur des écoutes faites par Amazon. On venait d’apprendre que ces dernières étaient parfois effectuées à l’insu des clients. Officiellement, pour des raisons commerciales. En cause, l’assistant vocal Alexa, installé sur les enceintes connectées de la marque. A l’époque du scandale, Alexa est déjà présent dans des centaines de milliers de foyers, voire plus. D’où une crainte d’espionnage, aisément compréhensible et légitime.

Assistants vocaux : des outils à sécuriser

L’effet de surprise, désagréable, produit par la découverte d’écoute cachées, faites par des employés d’Amazon à des fins de marketing ciblé, a incontestablement fait naître une vraie crainte. Dans son étude, Microsoft a observé cette défiance. Ainsi, le groupe américain a publié le verdict suivant : « Il est maintenant de la responsabilité de ceux qui conçoivent les nouvelles technologies de créer un espace de conversation sécurisé où les consommateurs pourront se sentir assez protégé pour partager leurs données personnelles […]. » En effet, savoir qu’on peut être écouté via son assistant vocal, parfois dans des circonstances très privées, a de quoi déplaire. Car cela pourrait être la porte ouverte à des risques de fraudes et à des détournements, incontestablement inquiétants.

Une relation ambiguë

Les assistants vocaux enregistrent de nombreuses données personnelles.

Pourtant, malgré les craintes soulevées par les manipulations permises par les assistants vocaux, ces nouveaux outils restent très appréciés. Au final, ils ressortent comme donnant satisfaction à 80 % de leurs utilisateurs. Malgré tout, cette technologie a donc de l’avenir. Pour preuve, les achats d’enceintes connectées, qui comportent toutes une reconnaissance vocale, ont progressé de 22 % entre 2018 et 2019. Par conséquent, les clients ne sont pas inquiets, au point de les boycotter. Bien au contraire. De nouvelles études (Institut Nielsen, etc.) ont même fait apparaître que l’utilisation des assistants vocaux devraient encore s’amplifier.

Un développement planifié

A l’avenir, plus de 50 % des personnes sondées ont admis qu’elles comptaient utiliser les services d’un assistant vocal pour réaliser leurs achats. Cela, dans les cinq prochaines années. Malgré le risque éventuel d’écoutes faites à leur insu. Dernièrement, une étude a même révélé qu’une large proportion des utilisateurs interrogés, soit 70 %, étaient plutôt favorables à l’idée de fournir des informations personnelles, s’ils étaient récompensés. Par exemple, sous forme de promotions sur leurs achats. Dans ce cas, ces clients seraient d’accord pour fournir leur numéro de téléphone, leur nom et leur adresses. Les assistants digitaux ont donc de l’avenir. Surtout si leurs concepteurs s’engagent désormais à respecter pleinement nos vies privées.

  • Nous vous invitons à lire également notre article sur les risques possibles des enceintes connectées
  • Le Bulletin des Communes vous  suggère aussi de lire l’article du Figaro


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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.