AOC Bourgogne : 64 communes menacées de perdre leur appellation. Dernièrement, l’Institut National des Appellations d’Origine Contrôlée, l’INAO, a envisagé d’exclure de l’aire d’appellation « Bourgogne » 64 communes de cette région. Si ce projet se confirmait, elles n’auraient simplement plus le droit de produire des vins bénéficiant de l’AOC Bourgogne.
Les Chablis en danger
Parmi les communes menacées par ce projet, on trouve les vins de Chablis, qui craignent actuellement de perdre leur appellation AOC Bourgogne. Evidemment, cette perspective a déclenché une immense colère chez les viticulteurs de cette région. D’autant plus que, sans explications claires, de nombreuses communes du Beaujolais pourraient produire des vins, selon l’INAO, en utilisant l’AOC Bourgogne. Alors qu’elles se trouvent dans le Rhône. Une aberration que n’arrivent pas à digérer de nombreux producteurs bourguignons.
Une confusion incompréhensible ?
Parmi les communes qui risqueraient bientôt de perdre l’AOC Bourgogne, trente se situent en Côte-d’Or. De plus, douze autres se trouvent en Saône-et-Loire, dans le Mâconnais. Et vingt-deux dans le département de l’Yonne. Enfin, seize communes répertoriées dans le Chablis seraient aussi concernées. Dans cette zone géographique, la seule qui échapperait à l’exclusion serait la commune de Préhy. Un choix incompréhensible pour de très nombreux vignerons. En effet, ces producteurs se demandent tous comment un quart des communes de Bourgogne pourraient être arbitrairement privées de leur Appellation d’Origine Contrôlée.
Une anomalie inexplicable
Une modification qui permettrait en plus à 50 % des communes du Beaujolais d’avoir droit à l’AOC Bourgogne. Une anomalie inexplicable, qui placerait alors le Rhône dans la Bourgogne. De quoi faire perdre complètement leurs repères aux amateurs de vins de Bourgogne. Ce qui inquiète fortement Damien Leclerc, le Directeur général de la coopérative viticole La Chablisienne. Pour contester le projet de l’INAO, une manifestation des producteurs bourguignons est prévue le 6 février à Montreuil, devant son siège. Ce jour-là, la délimitation définitive de l’aire d’appellation « Bourgogne » devrait être définie.
Des pertes économiques à clarifier
Aujourd’hui, le Syndicat Des Bourgognes déplorent que l’Institut National des Appellations d’Origine Contrôlée, l’INAO, soit incapable de préciser les critères qui définissent exactement un vin de Bourgogne. Un regret que partage la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne, la CAVB. En revanche, l’INAO sait se défendre juridiquement lorsqu’on conteste ses décisions. Dorénavant, ces deux organisations régionales de producteurs souhaitent lutter contre les pertes économiques que la révision de l’aire de l’AOC Bourgogne risquerait d’entraîner. Des craintes étayées par des éléments comptables indiscutables. En effet, à ce jour, le cours du bourgogne rouge est de 374 euros l’hectolitre. Alors que celui du beaujolais rouge n’atteint que 168 euros.
Des localisations aux valeurs différentes
Par ailleurs, le prix du foncier bourguignon est trois fois supérieur à celui pratiqué dans le Beaujolais. Enfin, le prix du fermage en Bourgogne rouge est environ quatre fois supérieur à celui du Beaujolais. De fait, les 64 communes exclues par le projet de l’INAO totalisent une surface de 7.000 hectares. Parmi eux, 5.500 sont plantés.
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