Le vote en ligne reste une solution techniquement peu fiable.

Vote en ligne : une solution pour se protéger du coronavirus ?

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Vote en ligne : une idée tentante mais irréalisable

Face aux craintes provoquées par la propagation du coronavirus, le vote en ligne, pour les futures élections municipales, peut-il apporter une solution ? Cela, grâce à l‘usage de machines à voter, ou en se servant d’Internet.

Pour éviter de fréquenter les bureaux de vote

Actuellement, on assiste en France à une phase croissante des cas de contamination, dus au Covid-19. Certes, les décès qu’entraîne cette épidémie sont moins nombreux que ceux de la grippe. En 2018 et 2019, cette maladie saisonnière avait causé plus de 8.000 morts. Cependant, la progression exponentielle du coronavirus a de quoi inquiéter. Cela explique la récente interdiction gouvernementale, désormais appliquée aux réunions publiques de plus de 1.000 personnes. Concernant le déroulement des Municipales, prévu les 15 et 22 mars, la question d’une protection sanitaire efficace reste posée. Sans aller jusqu’à un report, réclamé par certains, le vote en ligne pourrait-il constituer une solution préventive, pour ne pas s’exposer à la contagion ?

Une attitude confiante

Face aux craintes exprimées, le Gouvernement a choisi de faire confiance au bon sens de la population. Et à l’efficacité préventive des mesures-barrières élémentaires, que maintenant tout le monde connaît. A savoir, se laver les mains souvent, ne pas se faire la bise ni se serrer la main, ne pas tousser ni éternuer tout près d’autrui, etc. Enfin, mettre à disposition une solution hydro-alcoolique dans les bureaux de votes. Tout cela semble être suffisant pour garantir une sécurité satisfaisante. Cependant, malgré le dispositif prévu, une solution existerait pour éviter de se déplacer. Et ne courir aucun risque avec les malades qui ne présentent aucun symptôme visible du coronavirus : le vote en ligne, fait de chez soi.

Une impossibilité technique

En apparence tentante, plus moderne, la solution du vote en ligne pour les prochaines Municipales, ou encore via des machines électroniques, n’est pourtant pas possible. Voici pourquoi. D’abord, dans les deux cas, cette échéance est maintenant trop proche pour qu’on ait le temps d’installer une plateforme de vote globale. Ou encore pour déployer les connexions adéquates à domicile. Et cela, dans l’ensemble du pays. De fait, il faut rappeler que la France comporte plus de 34.000 communes. Ainsi, cette abondance de sites explique qu’une mise en place rapide d’autant de machines sécurisées dans les bureaux de votes soit aujourd’hui impossible. En tous cas, dans des délais aussi brefs.

Des machines à voter déjà mises au point

Le vote en ligne peut sembler une solution attirante. Mais elle n'est pas fiable.

Le vote en ligne peut sembler une solution attirante. Mais elle n’est toujours pas fiable.

Pourtant, il existe à ce jour trois bornes agréées, conçues pour voter de façon électronique, en allant dans des bureaux. A savoir, l’ESF1, l’iVotronic et la Point & Vote. Elles ont été mises au point respectivement par les sociétés ES&S Datamatique, Indra Sistemas SA et NEDAP. Munies d’un écran tactile, elles permettent aux citoyens qui se sont déplacés de voter sans utiliser de bulletin en papier. Cependant, leur surface peut potentiellement transmettre des infections.

Une réaction globale de méfiance vis à vis du vote en ligne

Malgré ces possibilités techniques, un élément psychologique majeur demeure. Il s’ajoute aux contraintes techniques qu’impose le vote en ligne, ou fait de façon électronique. Il s’agit simplement d’une méfiance généralisée à l’égard de la fiabilité de ces types de scrutins. Ce rejet, encore très vivace au sein de la population, a d’ailleurs été renforcé par les résultats de diverses enquêtes, menées sur la sécurité informatique. Notamment l’année dernière, dans une étude de l’ANSSI. Celle-ci a confirmé les risques existants « d’attaques à l’encontre de systèmes de vote en ligne […] ». De fait, certaines manipulations malveillantes, toujours possibles, n’encouragent toujours pas les Français à faire confiance au vote en ligne.



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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.


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