Le virage du télétravail

Virage du télétravail : ses problématiques et ses outils

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Nous avons abordé le virage du télétravail avec Emmanuel Cabon, Directeur Ligne de Services – Voix, Communications Unifiées et Relations Clients & IOT – chez SFR, et Fabrice Berthelot, Directeur France chez POLY, collaborent depuis dix ans. En tant qu’experts, ils nous ont donné leurs impressions sur les nouvelles problématiques  et l’importance des outils qu’il nécessite.

Pensez-vous qu’aujourd’hui la mise en place du télétravail dans une entreprise soit facile ?

Emmanuel Cabon/SFR

Emmanuel Cabon/SFR

Emmanuel Cabon : Pour qu’il soit bien accepté, iI faut d’abord que l’entreprise ait prévu de s’équiper d’outils adaptés au télétravail, dits de collaboration. Ou qu’elle souhaite le faire, afin de favoriser la mobilité de ses collaborateurs, pour qu’ils soient joignables aussi bien au bureau qu’à distance. En fonction des demandes, notre rôle est d’aider les entreprises volontaires à s’équiper d’outils adéquats. Dernièrement, avec les moyens connus de visioconférence – Cisco Webex, Microsoft Teams, Zoom ou Starleaf -, le premier confinement a révélé l’importance que pouvait prendre cette façon de communiquer. Mais pour en tirer tous les avantages, dans un contexte professionnel, il faut qu’une infrastructure favorable existe déjà. Surtout si les besoins en télétravail sont importants. Donc, en tant qu’opérateur de services, SFR sait mettre en place des solutions adaptées aux sociétés demandeuses.

En plus des moyens techniques nécessaires, il faut aussi que le télétravail soit déjà ancré dans la culture de l’entreprise. Car, pour qu’il s’intègre, il doit autant être une philosophie de travail pour un manager que pour ses collaborateurs. Cela dit, la période que nous vivons a sans doute fait sauter des verrous dans ce domaine. Comme cela s’est déjà produit avec l’utilisation du Cloud, qui n’était pas si usité il y a quelques années. Dans la plupart des cas, lors de la première vague de l’épidémie, la proposition du télétravail n’a pas été un choc pour les utilisateurs. Car l’habitude d’échanger virtuellement existait déjà. Par conséquent, la pandémie a juste joué un rôle d’accélérateur.

Ainsi, beaucoup de travailleurs ont spontanément demandé à télétravailler. Ce qui a naturellement retiré beaucoup de freins. En permettant de trouver une nouvelle forme d’équilibre professionnel.

Le virage actuel du télétravail est-il une nouveauté ?

Fabrice Berthelot/POLY

Fabrice Berthelot/POLY

Fabrice Berthelot : Pas vraiment. Je tiens à préciser que si la crise a beaucoup accéléré la demande en télétravail, ce besoin existait auparavant. Environ depuis 2016. Notamment, dans les entreprises internationales et du CAC 40. Où des réflexions s’amorçaient déjà en ce sens. Entre autres, avec les partenaires sociaux pour pouvoir amorcer correctement ce virage.

De fait, les sociétés qui ont anticipé cette évolution ont mieux traversé la crise. Car elles s’étaient déjà organisées. En revanche, en France, pour les PME et les ETI, la situation de la crise sanitaire a été plus compliquée. Car elles n’avaient pas forcément les bons outils à leur disposition. De plus, habituer des collaborateurs à cette nouvelle pratique nécessite du temps. Voire des formations. Pour qu’ils sachent utiliser de nouveaux outils audio, et surtout vidéo. Notamment, nos caméras HD. Qui donnent une excellente image en 4 K. Ce qui annule la sensation de distance. En fait, ce moyen visuel de communication permet de garder une forme de lien. Essentiel, quand on échange à distance. Car l’image représente 70 % des informations reçues. Pour cela, les téléphones portables ne suffisent pas.

Donc, ce virage du télétravail doit forcément s’accompagner d’une amélioration des outils utilisés ?

Emmanuel Cabon : C’est évident. Par exemple, chez SFR, quand nous constatons que certains salariés passent des heures chaque jour au téléphone, nous pouvons leur fournir de meilleurs périphériques audio. Notamment des casques mieux adaptés.

Aujourd’hui, dans les entreprises, cette attente de matériels plus performants est en en train de se structurer. C’est notre rôle de répondre à cette demande. En sachant apporter des solutions technologiques performantes. Et fournir des services d’accompagnement adaptés aux nouveaux besoins. Par exemple, si une collectivité veut que plusieurs de ses sites communiquent facilement par visioconférences, y compris des services administratifs, nous savons parfaitement comment satisfaire ce besoin. Avec la mise en place de solutions adaptées.

Est-il facile de faire adhérer des collaborateurs au télétravail ?

Fabrice Berthelot : Souvent, dans de nombreux cas, des études ont montré que l’employé et l’employeur y trouvent chacun leur avantage. Pour l’employé, c’est une plus grande souplesse dans la gestion de ses plannings. Et pour l’employeur, une meilleure efficacité de ses employés qui travaillent à distance. Surtout pour ceux qui ont besoin de se concentrer et de s’isoler. Pour les y aider, les produits POLY peuvent leur permettre de se sentir aussi à l’aise chez eux qu’au bureau.

Comment imaginez-vous l’avenir du télétravail ?

Emmanuel Cabon : Je pense qu’il sera vécu différemment suivant les métiers et les sociétés. Mais qu’on pourra l’adapter à de nouveaux domaines. Y compris commerciaux. Il débouchera sur des plannings hybrides. En présentiel et à distance. Le plus souvent à temps partiel. Car le télétravail permanent, à la longue, risque de désocialiser et d’isoler les travailleurs.

Fabrice Berthelot : Je crois que la montée en puissance du télétravail va obliger beaucoup de sociétés à se réinventer. Concernant son acceptation, grâce aux nouveaux matériels de qualité existants, on pourra rendre le travail à distance plus attrayant. Ce sera un argument essentiel pour le développer, pour aborder ce nouveau virage du télétravail. Avec ses autres avantages pour l’écologie. Car en se déplaçant moins pour aller au bureau, on réduit l’empreinte carbone.

Propos recueillis par Thierry Dulac/décembre 2020



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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.