Ventes du champagne : les exportations s’envolent
En 2018, selon le bilan publié par le Comité Champagne, les ventes du champagne français ont été marquées par deux tendances contraires. Une forte baisse d’activité dans l’Hexagone et des ventes internationales qui ont beaucoup progressé.
Une filière française en net repli
D’après les données marketing fournies par le panéliste Nielsen, en 2019, les ventes du champagne dans les rayons vins des magasins français ont confirmé la tendance déjà amorcée l’année précédente. A savoir, une chute de près de 9,5 % des ventes sur le territoire. Ce constat s’est vérifié du 2 septembre au 27 octobre. Cette analyse a concerné les hypermarchés, les supermarchés, les foires aux vins d’automne et les drives. En l’état, on peut parler d’une baisse historique. Nielsen explique notamment ce fléchissement par le nouvel encadrement des promotions. Celui-ci a découlé des Etats Généraux de l’Agriculture. Leurs conséquences dans les foires d’automne ont fortement impacté les ventes du champagne. Ainsi, le chiffre d’affaires enregistré a parfois baissé jusqu’à 34 %. De fait, auparavant, l’ancien système de promotion favorisait jusqu’à 90 % des ventes réalisées. Par conséquent, les nouvelles règles ont entraîné une nette baisse d’attractivité pour les clients, par rapport à l’an passé.
Une érosion confirmée sur le territoire
Les ventes du champagne français progressent fortement à l’étranger, alors qu’elles baissent en France.Pour la filière, l’érosion des ventes du champagne dans l’Hexagone a commencé dès 2010. Ensuite, ce recul n’a fait que s’accentuer. En 2018, 147 millions de bouteilles ont été vendus en France. Ce qui représentait une baisse de 4,2 %, comparativement à 2017. Or, en 2010, 185 millions de bouteilles avaient été vendus dans l’Hexagone. En 9 ans, cela montre un déclin des ventes de plus de 20 %. Divers facteurs expliquent ce recul. Notamment chez les jeunes consommateurs français, moins attirés par le champagne. En effet, désormais, leurs goûts se tournent plus souvent vers la bière, ou encore vers les cocktails. De plus, la consommation globale de vin a aussi chuté en France. Ainsi, une récente étude de l’Organisation Internationale du Vin a montré qu’un Français consommait aujourd’hui en moyenne 51,2 litres de vin par an. Ce chiffre indique une chute de 28 %, par rapport à l’année 2000. Par ailleurs, la pression fiscale exercée sur ce marché complique encore sa situation. Pour les spécialistes du champagne, ces difficultés commerciales observées en France pourraient même continuer à s’accentuer.
L’excellente santé des exportations
La santé des ventes du champagne réalisées à l’étranger est nettement meilleure. En effet, en 2018, cette AOC a réussi à écouler pas moins de 155 millions de bouteilles. Soit plus de 51 % de ses ventes globales. Cette proportion en faveur d’un succès international marque un tournant significatif. Pour mieux le mesurer, il faut savoir qu’en 2007, pourtant une année record, avec 338 millions de bouteilles vendues, les ventes à l’étranger atteignaient à peine 45 %. Depuis, en 2018, les ventes en dehors de l’Europe ont progressé de 2,1 %. Ce, malgré les pertes importantes générées par la perspective du Brexit. Cette baisse d’activité avec le Royaume-Uni a été compensée par la progression d’autres marchés. Notamment en Asie et aux États-Unis. Ces derniers sont d’ailleurs devenus le premier pays consommateur de vin, et le premier concernant le chiffre d’affaires du champagne. Par ailleurs, ce chiffre global reste stable. Il est juste obtenu différemment. En 2018, il a été de 4,9 milliards d’euros. Tout comme l’année précédente. En effet, la filière du champagne a su réagir, en vendant moins de bouteilles mais à un tarif plus élevé.
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