Tourisme médical : un domaine où la France reste en retard.
Alors que les établissements médicaux français, hôpitaux et cliniques, ont une excellente réputation, l’Hexagone reste à la traîne en matière de soins donnés à des patients étrangers. Ce secteur spécialisé, baptisé « tourisme médical », représente pourtant un marché mondial de plus de 60 milliards de dollars. Pour mieux y intégrer la France, un label de qualité, « French Healthcare », a été créé, afin de valoriser l’excellence médicale française, encore trop méconnue.
Comparée à des pays phares comme la Thaïlande, le Brésil et la Turquie, mais aussi, en Europe, la Suisse, l’Allemagne ou l’Espagne, la destination France apparaît comme largement sous-exploitée au niveau de son dispositif de santé. En matière de pays francophones, les clients étrangers, demandeurs de soins médicaux, en chirurgie esthétique notamment, pensent surtout au trio Maroc-Tunisie-Algérie plutôt qu’à l’Hexagone. Un oubli regrettable, quand on sait, d’après les études faites sur ce marché particulier, qu’il est en pleine expansion et qu’il est amené à progresser de 25 % par an au cours de la décennie à venir. On estime qu’entre 2007 et 2012, le nombre de patients qui ont voyagé pour se faire soigner a plus que doubler, passant de 7,5 millions à 16 millions. Aujourd’hui, l’offre française en matière de santé apparaît clairement comme un potentiel touristique et économique sous-utilisé, alors qu’Internet permet à tous les clients potentiels dans le monde de s’informer sur les prestations médicales offertes en France.
À l’heure où des classes moyennes se développent dans des pays émergents, notamment en Asie, en Amérique du Sud et dans les pays du Golfe, sans parvenir à trouver satisfaction en matière de soins dans leurs propre pays, la France aurait tout intérêt à mieux se faire connaître auprès d’elles. Ce segment considérable, actuellement mal exploité, pourrait constituer un créneau très fructueux pour les startup françaises, et créer une filière, à la fois touristique et médicale, très rentable. Pour y parvenir, une implication et un soutien politiques restent essentiels, comme on l‘a déjà vu en Allemagne, où la promotion des établissements médicaux est beaucoup mieux faite, et ce de façon régulière.