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Suppression des feux tricolores : refus des personnes malvoyantes

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Suppression des feux tricolores : un manque pour les handicapés visuels

La suppression des feux tricolores est une expérience menée actuellement à Paris. Elle concerne certains passages protégés, dans des zones limitées à 30 km/heure. Cette mesure est censée obliger les conducteurs à être plus vigilants. Elle est fortement contestée par les associations de personnes déficientes visuelles. Pour rétablir ces anciens feux, le collectif COQUA a organisé aujourd’hui une « Marche des piétons ». Celle-ci aura lieu à 18 heures, au métro Pernety, dans le XVe arrondissement. Son slogan sera : « On allume les feux ! ».

Une tentative européenne

L’Europe est en train d’expérimenter ce nouveau système. Notamment en Hollande et au Danemark. Il est censé obliger les conducteurs à être plus vigilants aux carrefours. Ainsi, il semblerait qu’il entraîne une baisse des accidents. Il réduirait donc le nombre de blessés et de tués. Cependant, aucun bilan officiel n’est encore publié à ce jour.

Une contestation grandissante à la suppression des feux tricolores

Les personnes aveugles et malvoyantes s’élèvent contre cette suppression des feux tricolores. Ainsi, elles expliquent que cette expérience, menée actuellement dans le XIVe arrondissement de Paris, les prive d’une alerte sonore. Celle-ci leur est pourtant très utile. Par hasard, l’expérimentation en cours dans le quartier Pernety se fait près du centre de formation FORJA. Or, celui-ci s’occupe justement de jeunes aveugles. Cette initiative pose un réel problème. En effet, Paris n’est pas l’unique métropole française à tester ce nouveau dispositif. Bordeaux, Nantes et Rouen veulent aussi abandonner cette signalisation dans des zones ciblées.

Une opposition motivée

Les feux tricolores rendent service aux personnes malvoyantes.

Les réactions de Parisiens opposés à cette suppression des feux tricolores ont commencé fin 2017. Avec elles diverses actions menées. Notamment, une pétition a été envoyée à Anne Hidalgo pour réclamer un rétablissement immédiat de ces feux. Les associations de personnes handicapées reprochent à la Mairie de Paris de mettre en danger de nombreux piétons vulnérables. Particulièrement, les personnes déficientes visuelles ou âgées, ainsi que les enfants, souvent inattentifs. Ainsi, la pétition explique à la maire de Paris que les feux tricolores sont « indispensables » aux personnes handicapées visuelles. En ville, la suppression des feux tricolores représente donc pour elles un danger supplémentaire. Elle s’ajoute aux contre-sens, aux zones partagées, aux voitures et aux vélos électriques silencieux qui les stressent beaucoup. D’ailleurs, des heurts se sont déjà produits

Réaction de la Mairie de Paris

Face à cette contestation, la Mairie de Paris a répondu qu’elle restait à l’écoute des revendications. A ce sujet, la Ville a entendu l’opinion des associations nationales (AVH, FAAF, CFPSAA, AILDV). De plus, Nicolas Nordman, adjoint en charge du Handicap, travaille sur ded dispositifs de sécurité complémentaires. Ceux-ci seront bientôt testés en situation. Pour l’instant, Nicolas Nordman a assuré que l’expérimentation concernant la suppression des feux tricolores ne serait pas étendue à d’autres quartiers de Paris. Son objectif est de garantir la mobilité des personnes aveugles et malvoyantes. Le 9 janvier prochain, un groupe de réflexion sur le maintien des feux tricolores se réunira. Il rassemblera les associations représentant les personnes malvoyantes et aveugles. Par ailleurs, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) y donnera son avis.

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Jean Jacques Alvo a découvert sa vocation pour le journalisme après un séjour formateur de deux ans aux États-Unis. Il débute sa carrière dans la presse écrite, où il acquiert une solide expérience. En 2001, il accède à une position de premier plan en prenant la direction de la rédaction du Bulletin des communes. Sous son impulsion, il redéfinit la ligne éditoriale du bulletin pour mieux répondre aux besoins des élus, ainsi qu'à ceux des cadres et agents des collectivités locales et territoriales. Il réalise des articles de fond et des interviews de terrain afin de remonter à l'échelon national les bonnes pratiques locales, pouvant apporter une aide précieuse à la prise de décision pour d'autres élus confrontés aux mêmes défis sur leur territoire.