Revalorisation du SMIC : une hausse, mais pour qui ?
L’une des récentes annonces faites à la télévision par Emmanuel Macron, ce 10 décembre, montre une volonté du Gouvernement d’aider les foyers les plus modestes. Notamment, avec la revalorisation du SMIC. Dès 2019, celui-ci sera augmenté de 100 €. Cependant, cette augmentation ne devrait pas s’appliquer au salaire mais à la prime d’activité. Celle-ci est un complément versé aux travailleurs ayant un revenu mensuel net inférieur à 1.500 €. Par ailleurs, cette prime est versée aux bénéficiaires de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH). Certaines personnes qui touchent une pension d’invalidité y ont aussi droit, sous certaines conditions.
Des précisions à considérer
Après analyse, la hausse annoncée ne constituera pas une revalorisation du SMIC net. Actuellement, celui-ci s’élève à 1.184,93 €. En définitive, cette revalorisation devrait être une hausse de la prime d’activité. Cette augmentation englobera la revalorisation annuelle du SMIC brut. Elle reposera sur une baisse des cotisations sociales. Par rapport aux précédentes mesures, cette revalorisation du SMIC est en fait un versement accéléré de la prime déjà prévue pour les personnes handicapées. Initialement, la promesse faite par le Président de la République était d’augmenter cette prime de 80 €, entre octobre 2018 et le 1er janvier 2021. Cela devait se faire progressivement, en quatre étapes.
Quels bénéficiaires parmi les personnes handicapées ?
Une augmentation dont le montant reste a préciser.Certains allocataires de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) risquent de ne bénéficier qu’en partie de cette revalorisation du SMIC. En effet, s’ils travaillent, son calcul se basera sur le montant de leur salaire, mais aussi du temps travaillé. Or, certains travailleurs handicapés ne travaillent qu’à temps partiel. Cela peut donc entraîner une baisse de la prime versée.
Des exclusions possibles
Par ailleurs, cette revalorisation pourrait ne pas profiter à certains bénéficiaires d’une pension d’invalidité. Cette limitation pourrait aussi affecter ceux qui perçoivent une rente Accident du Travail-Maladie Professionnelle (ATMP). En effet, un amendement adopté le 8 novembre 2018 prévoyait d’octroyer la prime d’activité en 2019 seulement à certains allocataires. Plus précisément, ceux qui l’ont touchée « […] au moins une fois entre le 31 décembre 2017 et le 31 décembre 2018 ». Ce point exclut donc les nouveaux bénéficiaires. Par ailleurs, cette mesure n’était prévue que jusqu’au 31 décembre 2024.
Des paramètres à préciser
Enfin, il faut rappeler que la prime d’activité est une prestation sociale. Comme elle n’entraîne aucune cotisation, elle n’est pas imposable. Ainsi, elle n’influe pas sur le calcul des retraites. De plus, son calcul change en fonction de différents paramètres, variables. Notamment, celui de la composition du foyer et les éventuels revenus du conjoint. L’ensemble de ces caractéristiques peut influer sur la revalorisation du SMIC réellement attribuée.
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