A cause des restrictions dues aux confinements et au couvre-feu, le phénomène des restaurants fantômes, aussi appelés « dark kitchens » ou « cuisines aveugles », a clairement fait un bond en France. Au point que ce nouveau modèle économique inquiète maintenant les restaurateurs traditionnels. Aujourd’hui, ces derniers, y compris des grands chefs étoilés, se demandent si cette tendance va durer.
Un élu s’interroge sur le phénomène des restaurants fantômes
Dernièrement, le député LR Julien Dive, élu dans l’Aisne, s’est adressé à Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie. Afin de lui demander ce qu’il pensait de la montée en France des restaurants fantômes. En pointant du doigt que c’était « […] peut-être le moment de s’interroger sur la manière d’encadrer l’activité. »
En effet, aujourd’hui, les marques qui ne se consacrent qu’aux livraisons de repas fleurissent en France. Par exemple, des sociétés comme Not So Dark ou Taste. De plus, ces livreurs de repas franchisés ne se contentent plus de travailler seulement dans la Capitale. A présent, on les retrouve aussi dans de nombreuses métropoles régionales. Comme Bordeaux, Nantes, Lille, Rouen, Le Havre, ou encore Strasbourg. Avec une envie affichée de se développer sur tout le territoire. Par ailleurs, cet essor préoccupe également Laurent Fréchet, le Président des restaurateurs appartenant au Groupement National des Indépendants. Celui-ci a d’ailleurs l’intention d’interroger à ce sujet Alain Griset, le ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises.
Un avenir incertain
Pour l’instant, ce nouveau marché des restaurants fantômes fait honneur à son appellation, en restant difficile à évaluer. En effet, encore mal structuré, il est difficile de prévoir ce qu’il va devenir. Notamment, dès que la crise sanitaire prendra fin. Cependant, actuellement, on sait aussi que les attentes des consommateurs en matière de repas livrés à domicile sont encore nettement supérieures à l’offre disponible. Alors, cette nouvelle niche fera-t-elle comme les fameux food trucks, qui ont fini par se tarir et cesser leur progression ? En tous les cas, la tendance qui consiste à commercialiser une cuisine physique à travers des « marques » qui sont virtuelles reste présente.
Un phénomène de crise ?
Alors que les terrasses vont rouvrir, il sera intéressant de vérifier si le courant des restaurants fantômes va se maintenir. Pour finir par constituer une concurrence vraiment préoccupante pour la restauration traditionnelle indépendante. En continuant de la menacer, en usurpant l’appellation de « restaurant ». Sans que les consommateurs connaissent véritablement la provenance de ce qu’ils mangent, lorsqu’ils commandent un repas via une simple application. Ce qui permet à certaines sociétés de livrer des plats sous licence. Parfois, sans que leurs clients le sachent.
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