Rémunération des agriculteurs : des négociations sous pression
Aujourd’hui, grâce à la fin attendue des négociations entre distributeurs et producteurs, la question essentielle de la rémunération des agriculteurs devrait se clore. Un moment important, lorsqu’on sait combien les deux parties en présence ont des différents majeurs à régler.
Une éternelle guerre des prix
Comme prévu, l’éternelle guerre des prix entre les acheteurs de la grande distribution et les producteurs a été centrale dans ces ultimes négociations. D’ailleurs, celles-ci ont révélé des situations souvent très difficiles et problématiques. Au point de sembler parfois inextricables. En raison de divergences profondes et récurrentes. Ainsi, sans vraie surprise, la grande distribution a montré qu’elle souhaitait profiter de la crise sanitaire. Cela, afin de pouvoir continuer à proposer à sa clientèle des prix très attractifs. Dans le but avoué de la fidéliser. De leur côté, face à cette stratégie commerciale agressive, les industriels des secteurs alimentaires ont surtout cherché à compenser les hausses de certaines matières premières.
Des hausses réclamées par les distributeurs
Ces derniers mois, certaines de ces hausses ont parfois atteint jusqu’à 40 % de leurs niveaux habituels. Ce qui a modifié les prix de vente de façon très sensible. Par conséquent, selon une moyenne établie par la Fédération du Commerce et de la Distribution, les hausses qu’attendaient les distributeurs ont oscillé entre 2 et 3 %. Cependant, en période de crise, une telle augmentation a pour conséquence de rejaillir directement sur les ménages les plus fragiles. Avec pour résultat d’interdire à de nombreux foyers l’accès à certains produits courants. Notamment, pour les ménages aujourd’hui touchés par le chômage partiel.
Une loi EGALIM inefficace
A ce jour, le bilan de ces négociations tendues a montré que les producteurs soumis à de trop fortes pressions étaient les premiers à signer des accords. Tout en négociant âprement, malgré tout, lorsqu’ils jugeaient les offres faites trop défavorables pour eux. Au final, les conflits existant entre les distributeurs et les distributeurs industriels, soucieux d’obtenir des hausses de prix, sont restés vifs. Parmi les grands perdants de ces négociations mouvementées, il faut citer les éleveurs. En effet, ces derniers ont dû céder sur de nombreux points. Actuellement, cette situation de crise leur donne l’impression de subir les diktats des poids lourds de la grande distribution. Plus particulièrement, les enseignes Casino, Carrefour et Aldi.
De futures promotions à craindre
En clair, après l’ensemble de ces tractations, de nombreux producteurs risquent encore de souffrir un moment des exigences qu’imposent les gros distributeurs. Celles-ci ayant été amplifiées par les conditions particulières des confinements successifs. Sans compter les déceptions que la loi EGALIM a entraînées. Dont l’application imparfaite a souvent entamé la rémunération des agriculteurs. Surtout lorsque leurs produits n’arrivent pas à se faire connaître. Dans ce cas, ce manque de visibilité les contraint à accepter de fortes promotions. Un procédé néfaste, qui a pour conséquence d’aggraver encore plus leur déficit financier.
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