Après plusieurs semaines de répit, le prix du carburant au 1er janvier 2026 inquiète déjà. En décembre, les prix atteignent leur plus bas niveau depuis plusieurs années. Le litre de SP95-E10 tourne autour de 1,60 euro, selon les relevés officiels. Le gazole reste lui aussi sur des niveaux rarement observés récemment. Pourtant, les professionnels annoncent une hausse dès le début de l’année.
Cette hausse ne vient pas uniquement du baril de pétrole. Elle s’explique surtout par l’évolution des certificats d’économie d’énergie, les CEE. Les pétroliers évoquent un impact de quatre à six centimes par litre. Les estimations parlent d’un passage d’environ onze à quinze ou dix-sept centimes par litre pour les CEE.
De décembre 2025 à janvier 2026 : d’un plancher historique à un rebond annoncé

Depuis le début de décembre, les prix à la pompe reculent presque chaque semaine. Le SP95-E10 descend vers 1,60 euro le litre, parfois moins selon les enseignes. Le gazole passe autour de 1,53 euro dans certaines stations très concurrentielles. Ces niveaux rappellent ceux observés avant les dernières grandes crises énergétiques.
Cette baisse provient de plusieurs facteurs combinés. Le prix du baril se détend après des tensions sur plusieurs fronts. La demande mondiale se stabilise à un niveau moins tendu que prévu. Les distributeurs répercutent aussi la concurrence forte entre enseignes.
Pourtant, les professionnels préviennent déjà d’un retournement début 2026. Ils citent l’évolution du dispositif des certificats d’économie d’énergie, les CEE. Les articles spécialisés évoquent une hausse de quatre à six centimes par litre.
Les CEE, un dispositif peu visible mais de plus en plus coûteux
Les certificats d’économie d’énergie existent depuis 2005. L’État impose aux vendeurs d’énergie une obligation d’économies d’énergie. Les fournisseurs financent des travaux d’isolation, de chauffage ou de mobilité. En échange, ils reçoivent des certificats qui prouvent les économies réalisées.
Le dispositif concerne l’électricité, le gaz, le fioul et les carburants. Les metteurs à la consommation de carburant entrent donc pleinement dans le champ. Depuis 2022, la cinquième période renforce déjà les obligations pour les obligés. En 2026, la sixième période fait franchir une nouvelle marche, plus exigeante.
Concrètement, les fournisseurs financent davantage d’opérations d’économies d’énergie. Ils répercutent une partie de ce coût dans leurs prix de vente. Les CEE fonctionnent ainsi comme une charge intégrée au litre d’essence ou de gazole. La Cour des comptes estime déjà le coût moyen à plus de cent soixante euros par ménage.
Pourquoi les CEE poussent les prix du carburant à la hausse en 2026
L’entrée dans la sixième période des CEE au 1er janvier 2026 change l’équation. Le gouvernement augmente encore les obligations globales pour les obligés. Les volumes d’économies d’énergie à financer montent significativement. Les pétroliers estiment alors un surcoût de plusieurs centimes par litre.
Les estimations parlent d’un impact de quatre à six centimes par litre en moyenne. L’Ufip indique un poids actuel des CEE autour de onze centimes par litre. Elle anticipe un passage vers quinze à dix-sept centimes après le 1er janvier 2026. Cet écart explique l’alerte récente sur les carburants plus chers en début d’année.
Cependant, cette hausse ne correspond pas à une nouvelle taxe directe. Le dispositif passe par des obligations et des certificats, non par un impôt. Les distributeurs décident ensuite du niveau de répercussion à la pompe. Ils tiennent compte aussi du baril, du dollar, des taxes et de la concurrence.
Composition d’un litre de carburant : pétrole, taxes, CEE et marges
Pour comprendre la hausse, il faut décomposer un litre de carburant. On trouve d’abord le coût du pétrole brut et du raffinage. Viennent ensuite les taxes, dont la TICPE et la TVA. S’ajoutent les coûts logistiques, les marges et désormais le poids des CEE.
Les taxes représentent souvent près de la moitié du prix final. Le reste se partage entre pétrole, CEE, raffinage, transport et distribution. Une variation du baril déplace rapidement l’équilibre global. Un renforcement des CEE ajoute une couche de coûts plus structurelle.
Les articles récents détaillent ce poids des CEE dans le prix final du litre. Ils convergent autour d’un mouvement haussier de l’ordre de quelques centimes.
Réalité ou effet d’annonce ? Ce qui va vraiment changer au 1er janvier
Beaucoup de titres annoncent une hausse “automatique” au 1er janvier. La réalité paraît plus nuancée, même si le risque reste bien réel. La sixième période des CEE entraîne officiellement une obligation plus élevée. Les distributeurs subissent donc un coût supplémentaire mesurable.
Cependant, le marché des carburants reste concurrentiel. Chaque enseigne choisit sa stratégie de prix en fonction de sa zone. Certaines stations absorbent une partie de la hausse pour attirer la clientèle. D’autres répercutent plus rapidement l’intégralité des surcoûts.
En parallèle, le baril peut varier à la hausse comme à la baisse. Le taux de change euro-dollar bouge lui aussi de manière régulière. Les taxes peuvent rester stables ou évoluer selon les décisions budgétaires. Le résultat final dépend donc d’une combinaison de facteurs mouvants.
Impact concret pour un ménage : quelques chiffres pour 2026
Plusieurs estimations parlent d’un surcoût annuel de soixante à quatre-vingt-dix euros par automobiliste. Elles se basent sur un impact de quatre à six centimes par litre. Elles retiennent un kilométrage moyen autour de quinze mille kilomètres par an. Elles supposent un véhicule qui consomme sept litres aux cent kilomètres.
En pratique, l’impact varie beaucoup selon les situations concrètes. Les ménages ruraux parcourent souvent davantage de kilomètres chaque année. Les habitants des centres urbains disposent parfois de plus d’alternatives de transport. Les véhicules récents consomment moins que les modèles plus anciens.
Pour les foyers déjà fragiles, quelques centimes de plus par litre comptent beaucoup. La hausse alimente un sentiment de pression continue sur le pouvoir d’achat. Elle renforce aussi la demande d’aides ciblées ou de solutions locales. Les collectivités peuvent jouer un rôle important dans ce soutien.
Que peuvent faire l’État et les collectivités face à cette hausse annoncée ?
L’État peut d’abord ajuster la fiscalité ou les remises ciblées. Il l’a déjà fait lors de précédentes flambées avec des remises temporaires. Il peut aussi renforcer des dispositifs de mobilité durable pour certains publics. Par exemple, il peut soutenir le covoiturage ou les transports en commun.
Les collectivités locales possèdent également plusieurs leviers d’action. Elles peuvent améliorer l’offre de transport public ou à la demande. Elles peuvent soutenir des parkings de covoiturage aux entrées de ville. Elles peuvent encourager les plans de mobilité dans les zones d’activités.
Un article satellite du cocon détaillera ces leviers territoriaux. Il portera sur les réponses locales à la hausse du carburant pour 2026.
Scénarios d’évolution des prix des carburants en 2026
Trois grands scénarios émergent pour les prix sur 2026. Dans le premier, le baril reste modéré et la hausse des CEE domine. Les prix montent de quelques centimes puis se stabilisent progressivement. L’automobiliste ressent un ressaut net en début d’année, puis une accalmie.
Dans le deuxième scénario, le baril repart franchement à la hausse. Les tensions géopolitiques ou les restrictions d’offre entraînent ce mouvement. Les CEE s’ajoutent alors à une pression globale déjà importante. Les prix dépassent rapidement les pics observés en 2022 ou 2023.
Dans le troisième scénario, une demande mondiale plus faible freine le baril. Les politiques de sobriété et de transition prennent plus de place. Le surcoût lié aux CEE existe toujours, mais il se voit moins. Il se fond dans un contexte global plus favorable pour les prix.
Dans chaque cas, la structure du prix reste la même. Les CEE représentent une couche de coûts difficilement réversible. La question ne porte plus sur leur existence, mais sur leur intensité.
Conclusion : comprendre la mécanique pour éviter la seule colère
Le prix du carburant au 1er janvier 2026 ne grimpe pas par hasard. Il résulte du renforcement d’un dispositif d’économies d’énergie déjà ancien. Les CEE financent des travaux utiles, mais pèsent de plus en plus sur les ménages. La sixième période accentue encore cette pression dès le début de 2026.
La hausse annoncée ne relève donc ni de la pure fatalité ni d’un complot. Elle découle de choix politiques assumés, mais parfois mal expliqués. Pour les territoires, l’enjeu consiste à informer, à accompagner et à proposer des alternatives. Pour les ménages, la compréhension de cette mécanique aide à mieux anticiper le choc.


