Prix de l’eau : une hausse envisagée
Les Assises de l’eau ont commencé à la fin d’avril dernier. Ce rendez-vous annuel, prévu pour assainir et entretenir les réseaux d’eau français, a fait apparaître un projet du Gouvernement qui vise à augmenter le prix de l’eau, jugé trop bas. Cette mesure permettrait de moderniser le réseau général de distribution, identifié comme trop ancien. D’après certains experts de ce secteur, cette hausse moyenne pourrait atteindre par foyer un tarif de 3,30 euros par mois.
L’obligation de rénover
Conscient d’un problème de vétusté des réseaux d’eau, Emmanuel Macron, en novembre dernier, avait rappelé aux maires de France la nécessité impérative de faire rénover certaines canalisations, devenues trop problématiques. En effet, à certains endroits, leur ancienneté provoque des fuites considérables. Divers audits réalisés à la demande du ministère de la Transition écologique ont révélé qu’environ un litre d’eau sur cinq se perdait aujourd’hui dans les réseaux existants. Ce phénomène s’explique par les difficultés financières qui pèsent sur certaines collectivités. Ces insuffisances budgétaires empêchent de faire rénover les canalisations de leurs réseaux, dédiés à l’acheminement d’eau. Actuellement, avec un pourcentage de remplacement des canalisations qui n’excède pas 0,6 % par an, les tuyauteries de nombreuses communes peuvent nécessiter plus d’un siècle avant d’être complètement remises à neuf. La solution serait d’augmenter le prix de l’eau.
Une réévaluation demandée
Jean Launay, coordinateur des Assises de l’eau, a déclaré que la vétusté du réseau actuel pourrait conduire à établir bientôt un « prix plancher de l’eau ». Patricia Blanc, directrice générale de l’Agence de l’eau de Seine-Normandie, allant dans le même sens, a expliqué qu’un tarif trop bas permettait seulement « […] la gestion quotidienne mais pas le renouvellement ». Ce nouveau prix de l’eau, établi en tant que tarif plancher, pourrait s’appliquer à la part attribuée à la consommation d’eau potable des factures, variable suivant les territoires. Aujourd’hui, les Français payent en moyenne 2 euros TTC par mètre cube. Ce tarif peut sensiblement varier d’une commune à l’autre. Il peut même doubler si l’on inclut dedans la part consacrée à l’assainissement.
L’accord du ministre de la Transition écologique et solidaire
Nicolas Hulot, conscient de la difficulté de faire accepter cette augmentation par les ménages, a expliqué la semaine dernière aux députés : « […] la première phase des Assises de l’eau a montré que l’essentiel du financement des infrastructures devait provenir de la facture d’eau. » Adrien Morenas, député issu de La République en marche, président d’une mission d’information parlementaire sur les ressources en eau, a déclaré qu’une augmentation modique de la facture d’eau ne devrait pas créer de problème, à condition d’aider les foyers précarisés et : « […] d’expliquer cette hausse au consommateur. »
Un prix de l’eau trop favorable
À ce jour, concernant le prix de l’eau, les Français sont parmi les Européens qui bénéficient d’un des prix les plus bas de la Communauté. Actuellement, le budget consacré à l’entretien du réseau général français est de 6 milliards par an. Selon Frédéric Van Heems, président de la Fédération des Entreprises de l’Eau, la FP2E, il faudrait ajouter « […] 1,5 à 2 milliards d’euros supplémentaires par an » pour atteindre une gestion satisfaisante de la maintenance du réseau du pays. Ce constat est validé par la plupart des professionnels de ce secteur. Après délibérations, les conclusions tirées à partir du premier volet des Assises de l’eau devraient être communiquées début septembre.
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