Prime aux soignants : un mode d’attribution contesté
Ce mardi 30 juin, une partie des personnels hospitaliers du Havre a manifesté, par petits groupes. Cette fois, la prime aux soignants, mobilisés durant la crise sanitaire, était au coeur des revendications. En effet, pour les syndicats, les critères déterminant le montant de ces primes manquent de transparence. De plus, la liste des personnels récompensés reste inconnue. Cette opacité a irrité les manifestants.
Une prime aux soignants source de tensions
Selon le Groupe Hospitalier du Havre, environ 40 % de ses effectifs devraient toucher la prime aux soignants. D’un montant de 1.500 €. Par ailleurs, pour les personnels restants, une prime de 500 € devra également être versée. Cette différence dépendra de la participation, plus ou moins active, aux soins donnés aux patients contaminés par le coronavirus. En effet, sur place, certains personnels ont été très présents, d’autres moins. Cependant, ces primes variables engendrent aujourd’hui des tensions. Car elles divisent plus qu’elles ne rassemblent. De fait, actuellement, les représentants des syndicats hospitaliers constatent que ces primes provoquent un sentiment d’inégalité. Or au Havre, toutes les énergies sont nécessaires pour bien faire fonctionner l’hôpital.
Un besoin d’unité
A ce sujet, le docteur Caroline Lemaître, membre du Collectif des Médecins, rappelle ce besoin d’unité au sein des services. Mais pour elle, ce malaise autour des primes révèle surtout un manque d’attractivité du milieu hospitalier. Ce problème est principalement dû au manque de moyens financiers. Désormais, cela entraîne une pénurie évidente de personnels. De ce fait, un confort minimum dans le travail n’est plus garanti.
Un mécontentement tenace
Mardi dernier, entre 12h30 et 14h30, des membres des syndicats hospitaliers, rassemblés sur le parvis de l’hôpital Monod, ont appelé à une mobilisation. A ce jour, depuis les manifestations du 16 juin, les motifs de mécontentement n’ont pas changé. Outre la prime aux soignants, Ils concernent surtout la dégradation des conditions de travail dans l’hôpital public. Pour y remédier, une revalorisation des salaires des soignants est devenue impérative. Alors que le Ségur de la Santé doit bientôt s’achever, la plupart des soignants redoutent aujourd’hui que le Gouvernement ne tienne pas ses promesses.
Des craintes partagées par le secteur privé
Au Havre, à l’Hôpital Privé de l’Estuaire, le syndicat CFDT réclame que les salaires versés aux soignants du privé soient identiques à ceux de l’hôpital public. Soit une augmentation moyenne de 25 %. De fait, les manifestants mobilisés considèrent qu’un salaire égal est justifié. Car ils ont suivis les mêmes études que dans le secteur public. Pour se faire entendre, en début d’après-midi, des manifestants portant des pancartes se sont regroupés devant la Clinique Océane. Ils n’ont pas hésité à bloquer le trafic des voitures.
Le secteur privé garde sa spécificité
Malgré des objectifs communs de revalorisation des salaires, ces personnels du secteur privé tiennent à garder des revendications spécifiques. Il faut préciser que ce jour-là, le nombre des manifestants aurait pu être plus important. Car une partie des soignants, notamment dans le service des dialyses, ne pouvait absolument pas laisser ses patients. Preuve de l’étendue de la crise actuelle, au-delà de la prime aux soignants, une manifestation doit se tenir à Paris, le 14 juillet prochain. Certains membres du personnel hospitalier havrais y participeront.
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