Vendredi dernier, l’institution France Stratégie a publié un rapport détaillé sur la pauvreté chez les jeunes. Cette étude a fait apparaître que ce phénomène avait tendance à s’installer dans le pays. Et que les solutions pour endiguer ce fléau peinent à se mettre en place.
Un constat sans solution ?
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Cette récente analyse officielle démontre que la nécessité de lutter contre la pauvreté chez les jeunes a été clairement identifiée. Malheureusement, l’arrivée de solutions efficaces se fait toujours attendre. Cela, malgré les bouleversements de la crise sanitaire, qui ont encore renforcé la précarité chez de nombreux jeunes Français. Rattaché au Premier ministre, l’organisme France Stratégie vient de révéler que des carences importantes persistent depuis le début de cette crise. En priorité, des difficultés qui frappent les 18-24 ans. Cela, malgré le dispositif « Stratégie Pauvreté », instauré il y a déjà deux ans et demi.
Pauvreté chez les jeunes : la France mal classée en Europe
Parmi les lenteurs préjudiciables qui touchent cette tranche d’âge, on note le retard pris dans la création d’un RSA plus accessible aux jeunes. Or, ce problème entraîne un constat très préoccupant. A savoir qu’il y a en France « […] dans cette classe d’âge, plus de pauvres que dans beaucoup de pays d’Europe. » A l’évidence, l’aveu d’Emmanuel Macron, qui lui avait fait déclarer l’année dernière « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020. », n’a toujours pas engendré de solution satisfaisante. Ainsi, cette crise sociale sélective dure, voire s’amplifie. Avec son cortège de précarités diverses. D’ailleurs, celles-ci sont régulièrement signalées par les Centres Communaux et Intercommunaux d’Action Sociale qui travaillent sur le terrain.
Une précarité plus répandue
Aujourd’hui, cette précarité touche de plein fouet environ 1,5 million de jeunes. En effet, ils se retrouvent aujourd’hui en situation très difficile. Pour preuve, d’après l’Observatoire des inégalités, parmi les travailleurs entre 15 et 24 ans, plus de 50 % d’entre eux exercent actuellement un emploi précaire. Comparativement, au début des années 80, ils n’étaient que 17 % dans cette situation. Par ailleurs, ces jeunes travailleurs doivent faire face à des dépenses fixes en forte augmentation. Celles-ci sont passées de 12 % dans les années 60 à presque 30 % au début de 2017. Notamment, à cause de loyers plus élevés. Or, cette hausse considérable touche très durement les jeunes qui occupent des emplois non qualifiés.
Une jeunesse à deux vitesses
Dès 2018, le ministère du Travail comptabilisait déjà dans le pays près de 965.000 jeunes âgés entre 16 et 25 ans qui ne travaillaient pas. Ou qui restaient exclus de toute formation professionnelle. Ainsi, parmi eux, l’incapacité de s’insérer dans une vie sociale stable était très fréquente. Aujourd’hui, les difficultés pour trouver un premier emploi, a fortiori qualifié, se sont encore aggravées. En 2021, les programmes scolaires perturbés, avec des examens repoussés, n’ont fait que renforcer ce problème. Par ailleurs, la récente refonte de l’accès à l’Assurance-chômage n’a toujours pas apporté de solution concrète à la pauvreté chez les jeunes. Par conséquent, cette tranche de la population se retrouve encore trop souvent exclue de tout système d’aide.
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