Ce vendredi 26 septembre 2025, les agriculteurs se mobilisent massivement sur tout le territoire français. La FNSEA, premier syndicat agricole, soutenue par les Jeunes Agriculteurs, organise une centaine d’actions pour faire entendre leurs revendications. Au cœur de ce mouvement : le rejet du projet d’accord Mercosur, les taxes américaines et la concurrence déloyale liée aux importations internationales. Découvrez les formes concrètes de cette mobilisation, ses motivations, et les enjeux qui se cachent derrière.


Pourquoi cette mobilisation agricole ce 26 septembre ?

Les agriculteurs dénoncent plusieurs problèmes qui fragilisent leur activité. Ils pointent en particulier :

  • Le projet d’accord de libre-échange Mercosur entre l’Union européenne et les pays d’Amérique latine, qui favoriserait l’entrée de produits agricoles à bas coût.
  • Les surtaxes imposées par les États-Unis sur certains produits européens, compliquant les exportations.
  • Un afflux de produits importés ne respectant pas les mêmes normes environnementales, sociales et sanitaires que celles en vigueur en France.

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, explique au JDD que les agriculteurs réclament une régulation plus stricte pour protéger leur travail et l’avenir de l’agriculture française.


Quelles actions sont prévues pour cette journée ?

La mobilisation prendra plusieurs formes, laissées à l’initiative des fédérations locales :

  • Blocages de routes et péages : notamment sur l’autoroute A9 au niveau du péage Sud de Perpignan où les tracteurs bloqueront la circulation dès midi.
  • Opérations « escargot » pour ralentir le trafic.
  • Bâchage de ronds-points et mise en place de barrages stratégiques.
  • Visites et contrôles dans les supermarchés : pour repérer des produits jugés non conformes en provenance de l’étranger.
  • Manifestations devant les préfectures ou autres lieux stratégiques, comme la place d’Armes ou le château de Versailles.
  • Actions ciblées sur les centrales d’achat, notamment dans l’Hérault, où les agriculteurs souhaitent sensibiliser les consommateurs.
  • Présentation de produits importés et considérés comme « aberrants » tels que pommes du Chili ou noix des États-Unis.

Cette diversité d’actions vise à alerter le gouvernement et l’opinion publique sans paralyser totalement la vie du monde agricole, encore en pleine période de vendanges et récoltes.


Le témoignage d’une viticultrice en colère : Laurianne Tournier

Laurianne Tournier cultive sa vigne à Trouillas, dans les Pyrénées-Orientales. Elle incarne la souffrance et la colère des producteurs locaux :

  • Elle dénonce la sécheresse chronique et les blocages administratifs pour obtenir des infrastructures comme un bassin hydraulique, en instruction depuis 14 ans.
  • La concurrence européenne est jugée déloyale, car ses voisins disposent de produits phytosanitaires interdits en France.
  • Ses rendements ont chuté, passant de plus d’un million d’hectolitres à 330 000 cette année.
  • Malgré cela, on lui demande de vendre ses vins à des prix toujours plus bas, au même tarif que ceux ayant des rendements trois fois supérieurs.
  • Laurianne ne souhaite pas lâcher son métier, sa passion familiale, mais la crise est profonde et palpable.

Le point sur le projet Mercosur

L’accord Mercosur vise à faciliter les échanges commerciaux entre l’Union européenne et plusieurs pays latino-américains (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Ce libre-échange pourrait ouvrir le marché français à des produits agricoles moins chers, souvent produits dans des conditions écologiques et sociales différentes.

Initialement très critiqué en France, le gouvernement montre depuis peu un assouplissement. Cela inquiète fortement les agriculteurs qui craignent :

  • Une distorsion de concurrence.
  • Une pression accrue sur les prix.
  • Un affaiblissement de la souveraineté alimentaire.

Le rôle central de la FNSEA dans cette mobilisation

La FNSEA a décidé d’anticiper et d’intensifier la pression sur le gouvernement, notamment le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui doit présenter rapidement un projet budgétaire. Hervé Lapie, secrétaire général, souligne l’urgence de protéger la filière agricole face à la dégradation des conditions économiques.

Le syndicat souhaite que l’État agisse contre :

  • Les importations ne respectant pas les normes françaises.
  • Les distorsions liées à la politique commerciale américaine.
  • La baisse continue des revenus agricoles.

Des revendications communes aux Jeunes Agriculteurs

Les JA appellent aussi à la mobilisation. Ils insistent sur la nécessité d’actions concrètes, comme la visite des grandes surfaces pour retirer les produits non conformes. Selon eux, il faut sensibiliser les consommateurs sur les effets de leurs choix d’achat.

Cette journée est donc aussi tournée vers la pédagogie et le lien direct avec le public.


Les conséquences économiques et sociales pour les agriculteurs

Avec des rendements en baisse, un accès à l’eau difficile, et une réglementation non-harmonisée au niveau européen, nombreux sont les producteurs à craindre pour leur avenir.

La pression sur les prix et la concurrence déloyale impactent la capacité à :

  • Investir dans des techniques durables.
  • Maintenir la qualité des productions.
  • Assurer des revenus décents à ceux qui travaillent la terre.

Prévisions sur la mobilisation et impact attendu

La journée du 26 septembre s’annonce dynamique, avec une centaine d’actions partout en France. Toutefois, les blocages ne devraient pas atteindre l’ampleur des grandes manifestations des hivers précédents, notamment pour ne pas gêner la récolte.

L’objectif principal reste d’envoyer un signal fort au gouvernement. Cette mobilisation est prévue avant une nouvelle grande manifestation à Paris début octobre.


La journée de mobilisation agricole du 26 septembre 2025 témoigne d’une profonde inquiétude face à la détérioration des conditions économiques et environnementales. Les actions prévues, variées et réparties sur tout le territoire, visent à sensibiliser le gouvernement et le grand public aux défis du monde rural. Cette dynamique porte un message clair : il faut protéger l’agriculture française de la concurrence déloyale et garantir des règles équitables pour tous. L’avenir de filières vitales comme la viticulture dépend en partie de la capacité des pouvoirs publics à répondre rapidement à ces revendications.