Notre-Dame-des-Landes : un retrait aux conséquences lourdes.
La Commission des Finances de l’Assemblée, présidée par Éric Woerth, a fait une estimation globale des conséquences financières de l’abandon du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL). Ce retrait devrait se solder pour les finances publiques par une perte évaluée entre 200 et 600 millions d’euros.
L’étude qui a été menée intègre dans ses calculs les frais de réaménagement de l’aéroport existant Nantes-Atlantique. Elle s’est basée sur l’analyse des documents financiers transmis par les administrations de l’État, ainsi que sur ceux émis par les collectivités territoriales qui étaient jusqu’alors partenaires du projet NDDL, particulièrement controversé. En synthèse, cette étude fait apparaître que le maintien de ce projet aurait pu générer un bénéfice net estimé à 183 millions d’euros. L’abandon de ce programme d’un nouvel aéroport, après un conflit qui dure depuis maintenant 50 ans, entraînera vraisemblablement divers réaménagements dans les trois aéroports voisins : Brest, Nantes et Rennes. Ces améliorations seront destinées à absorber la croissance attendue du trafic aérien dans cette région.
Une indemnisation attendue de la société Aéroports du Grand Ouest (AGO), initialement retenue pour réaliser le nouvel aéroport, pourrait encore alourdir la facture liée à l’abandon du projet NDDL. L’État pourrait en effet verser à cette entreprise un dédommagement pouvant atteindre un plafond de 500 millions d’euros. Si c’était le cas, cette somme serait alors largement supérieure au budget qui aurait été nécessaire à la poursuite du projet initial. Par ailleurs, pour que l’évaluation des conséquences de l’abandon du nouvel aéroport soit complète, il faut y ajouter le coût de l’agrandissement de l’aéroport Nantes-Atlantique. Une première projection, émise après une étude gouvernementale, a déjà estimé que ce chantier devrait entraîner un investissement minimum de 500 millions d’euros. Les travaux nécessaires seront de toutes façons d’un montant élevé, car ils impliquent de rallonger la piste d’atterrissage et d’étendre la superficie de l’aérogare existant. Enfin, les conséquences liées à l’évacuation prochaine des Zadistes occupant la zone, prévue en avril, risquent de générer des complications sociales supplémentaires, que le Gouvernement préférerait éviter.