Non-respect du télétravail : un comportement à signaler
Aujourd’hui, après quatre semaines de reconfinement allégé, différentes études de terrain confirment en France le non-respect du télétravail. Alors que le Gouvernement continue à l’encourager. Cela, afin de limiter le plus possible le nombre de contacts. Susceptibles d’entraîner des contaminations. Pourtant, le Premier ministre Jean Castex a récemment rappelé que le télétravail devait encore rester « […] la règle et devra être le plus massif possible. »
Une consigne contestée
Depuis début novembre, Élisabeth Borne, ministre du Travail, défend également cette consigne sanitaire. De fait, elle explique le plus souvent possible que les travailleurs « [… dont les tâches peuvent être entièrement réalisées à distance doivent télétravailler cinq jours sur cinq. » Or, d’après diverses enquêtes, on observe actuellement que juste 22 % des travailleurs français pratiquent le télétravail cinq jours sur cinq. De plus, environ 20 % des employés de bureau continuent de s’y rendre quelques jours par semaine. Le pourcentage restant étant au chômage partiel. Par ailleurs, il faut préciser que ce sondage tient compte du fait que seulement 30 % des salariés peuvent faire basculer leur activité en télétravail. En majorité, les cadres. Qui sont environ 75 % à pouvoir travailler chez eux. Cela, totalement ou en partie. Alors que près de 60 % non-cadres déclarent qu’ils doivent se rendre quotidiennement dans leur entreprise.
Une désobéissance révélatrice
Ces études de terrain révèlent un non-respect du télétravail. Ce qui constitue une nouvelle tendance. Celle d’un rejet du télétravail chez des salariés qui pourraient l’appliquer mais s’y refusent. De fait, par rapport au premier confinement, ce refus constitue une nouveauté. Ainsi, en moyenne, chez les salariés qui pourraient totalement respecter cette consigne sanitaire, environ un quart préfère malgré tout aller au bureau. Cela, quelques jours par semaine. Sans doute en raison d’une lassitude croissante. Par rapport aux nombreuses interdictions actuelles. Qui deviennent de plus en plus mal vécues. Par ailleurs, cette désobéissance dépend aussi de la place que le télétravail occupait dans l’entreprise avant le confinement. Ainsi, parmi les entreprises qui le pratiquaient déjà couramment, quelques jours par semaine, environ 35 % ont choisi de fermer complètement leurs locaux.
Des indices de mal-être
De fait, à travers les différents sondages réalisés, on constate que près d’un quart des employés qui télétravaillent à temps complet aimerait pouvoir retourner au bureau. Si possible tous les jours. De plus, 40 % d’entre eux souhaiteraient désormais pouvoir le faire à temps partiel. Notamment, pour stimuler leur motivation. Qu’ils jugent aujourd’hui en baisse, à cause du confinement. Cela, pour près de 30 % des personnes interrogées. Par ailleurs, l’isolement ressenti pendant le travail à domicile provoque chez de nombreux salariés l’impression de ne plus être reconnus. En tous cas, au niveau professionnel. Plus particulièrement, parmi les employés non-cadres. Enfin, globalement, 40 % des sondés déclarent qu’ils vivent mal la privation d’échanges sociaux qu’engendre le télétravail.
Un courant caractéristique
A force, cette situation contrainte finit par faire baisser leur productivité. D’où cette nouvelle tendance au non-respect du télétravail. En conclusion, différentes études ont démontré de réelles difficultés sociales liées au télétravail. Indéniablement, celles-ci sont ressenties par de nombreux salariés français. En conclusion, ce mal-être s’ajoute aux réticences qu’éprouvent souvent certaines sociétés à mettre en place cette nouvelle façon de travailler.
- Nous vous invitons à lire également notre article sur l’élaboration d’un cadre pour le télétravail et sur l’inégalité des indemnités forfaitaires
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article de Ouest-France