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Le marché du travail va devoir affronter une pénurie d'emplois.

Marché du travail : une crise de l’emploi qui se confirme

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Marché du travail : des remous violents à prévoir

Depuis mars 2020, sur le marché du travail, on comptabilise plus de 13 millions de demandes d’autorisation de mise en activité partielle. Désormais, depuis début avril, plus de la moitié des salariés du privé bénéficient donc de ce dispositif.

Une crise économique et sociale prévisible

A l’évidence, les mesures exceptionnelles des contrats aidés, du chômage partiel et du Plan de Sécurisation de l’Emploi annoncent une crise économique et sociale majeure. Pour preuve, chaque semaine, le service statistique du ministère du Travail accumule des informations inquiétantes. Elles concernent l’état du marché du travail français. Ainsi, rien qu’en un mois, 1 million d’entreprises a déposé 1.3 million de demandes d’activité partielle. Factuellement, cela porte à un peu plus de 13 millions de salariés le volume global des travailleurs soutenus par le chômage partiel. Un chiffre record, atteint en moins de trois mois.

Des demandes croissantes

Or, actuellement, on estime que ce volume grossit de 300.000 demandes par semaine. Précisément, ce dispositif gouvernemental paye maintenant environ 5,7 milliards d’heures chômées. Par conséquent, en moyenne, cela représente 432 heures chômées par salarié. Soit un total de plus de douze semaines de travail. Bien sûr, si l’on calcule qu’une semaine fait 35 heures.

Des inégalités révélées

Muriel Pénicaud ne cache pas de futures difficultés sur le marché du travail.

Muriel Pénicaud ne cache pas qu’elle s’attend à de grandes difficultés sur le marché du travail.

Aujourd’hui, l’amorce de la crise à venir révèle que toutes les entreprises ne sont pas égales face aux remous du marché du travail. De fait, les grandes entreprises sont mieux armées pour surmonter ses turbulences. Ainsi, d’après les statistiques de la DARES, 46 % des salariés concernés aujourd’hui par une demande d’activité partielle travaillent dans une entreprise de moins de 50 salariés. En revanche, ceux qui travaillent dans des entreprises employant au minimum 250 salariés constituent 34 % des salariés soutenus par le chômage partiel.

Marché du travail : des secteurs identifiés 

En priorité, les principaux secteurs qui rassemblent environ la moitié des demandes de mise en activité partielle sont des services spécialisés. Soit scientifiques, soit techniques. De plus, pour 20 % de ces demandes, on trouve des services administratifs et de soutien. Enfin, les secteurs du commerce et de la construction représentent respectivement 16 % et 11 % de ces demandes. Il faut aussi préciser que depuis début mars, les régions Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes rassemblent un peu plus du tiers des dossiers déposés.

Une situation jusqu’à présent inédite

Au mois d’avril, en analysant les demandes reçues de chômage partiel, on constate qu’un peu plus d’un million de dossiers ont été déposés. Cela, par 886.000 entreprises, pour environ 6 millions de salariés. Ce qui représente la moitié des salariés du privé. Une situation jusqu’à présent totalement inédite ! Celle-ci est en plus aggravée par la baisse des annonces d’emplois en ligne. Un phénomène observé sur les quinze sites spécialisés surveillés par la DARES. En effet, ces offres ne se situent plus aujourd’hui qu’à 78 % de leur niveau normal. De fait, seuls les secteurs de l’assurance, du bâtiment et travaux publics, de la recherche, de l’ingénierie industrielle, de l’informatique, du commerce et de la banque parviennent pour l’instant à se maintenir. A nouveau, cela confirme que dans le futur, le marché du travail sera amené à souffrir.

  • Nous vous invitons à lire également notre article sur l’aide aux travailleurs indépendants
  • Le Bulletin des Communes vous suggère aussi de lire l’article du Figaro


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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.