Plutôt que de construire de nouveaux Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes, un récent rapport du Sénat propose une autre direction. Celle de renforcer à l’avenir le maintien à domicile des seniors. Y compris lorsqu’ils ont perdu leur mobilité.
Un rapport à contre-courant
Publié ce 25 mars, un rapport portant sur Le bien vieillir chez soi va radicalement à contre-courant d’une tendance aujourd’hui répandue. Celle qui prône la création en France de multiples places en EHPAD, d’ici 2030. Pour étayer cette proposition, les rapporteurs s’appuient sur l’exemple du Danemark. Un pays dont la particularité est d’avoir cessé de construire, dès 1987, des établissements spécialisés pour les seniors dépendants. Cela, au profit d’une prise en charge à domicile, grâce à des logements adaptés. Parfois partagés, lorsque c’est nécessaire. Ainsi, en pratique, les Danois âgés peuvent profiter chez eux d’un suivi médicalisé. Ce qui a l’avantage de les laisser dans un milieu ouvert et familier.
En plus, en bénéficiant d’un planning annuel de visites obligatoires. Le résultat de ces mesures est d’aboutir à un confort de vie très apprécié de ces seniors vivant à domicile. Comme l’explique la sénatrice de Loire-Atlantique Michelle Meunier, et Bernard Bonne, sénateur de la Loire. Selon lui, l’exemple danois démontre que le maintien à domicile des seniors est une alternative aux EHPAD. Ce qui pourrait permettre un meilleur accompagnement des personnes âgées dépendantes.
Onze propositions principales en faveur du maintien à domicile des seniors
Dans ce copieux rapport de 145 pages, présenté en Commission des Affaires sociales du Sénat, onze recommandations d’élus ressortent. En priorité, celle d’abandonner rapidement la construction systématique d’EHPAD. Par ailleurs, ce bilan exprime de vives critiques sur l’efficacité du système français, concernant la prise en charge de la dépendance. Cela, depuis une quinzaine d’années. D’après ce rapport, un évident « manque de coordination » est à déplorer. Celui-ci est renforcé par l’absence actuelle des visites à domicile préventives . Alors qu’elles permettraient de « mieux dépister les risques ». De plus, financièrement, la proportion « […] qu’occupe l’action sociale dans le budget de la CNAV ne cesse de diminuer depuis vingt ans […] ». Enfin, le budget de l’Agence Nationale de l’Habitat, qui pourrait servir à adapter des logements aux besoins des seniors, est insuffisant. Notamment, parce que les aides de la rénovation énergétique le réduisent.
Prise en charge de la perte d’autonomie
Dernièrement, l’exécutif a encore repoussé la réforme du quatrième âge, à partir de 75 ans. Actuellement, ce report empêche le Gouvernement de se pencher sur la question du maintien à domicile des seniors. Et d’étudier la question pourtant essentielle de la perte d’autonomie. Or, ce sujet ne doit en aucun cas être sous-estimé. Etant donné le vieillissement progressif de la population.
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