Machines à voter : une digitalisation en suspens
Cela fait maintenant plus de de dix ans que les machines à voter suscitent des débats contradictoires. Actuellement, un moratoire les concernant interdit toute nouvelle installation sur le territoire. Ce qui démontre les difficultés ressenties par le Gouvernement pour se positionner clairement à l’égard de ces appareils.
Un gel contradictoire
Le 26 novembre dernier, un échange à l’Assemblée nationale entre le député Laurent Saint-Martin et Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, a ravivé le débat sur l’emploi généralisé des machines à voter. Cet échange a montré que leur utilisation restait problématique. Ainsi, faute de pouvoir se prononcer, l’exécutif préfère pour l’instant maintenir le moratoire mis en place depuis 2008. Celui-ci entraîne aujourd’hui une situation contradictoire. A savoir, un gel sur le territoire de toute nouvelle installation de machines à voter, alors que les communes qui en sont déjà équipées continuent à s’en servir.
Un million d’électeurs
En France, aujourd’hui, l’usage de ces machines concerne environ un million d’électeurs potentiels. Donc, une proportion appréciable du corps électoral. A ce jour, les machines à voter en activité sont réparties dans 66 communes, comptant plus de 3.500 habitants. Lors de son intervention, Laurent Nuñez a précisé que 32 villes ont renoncé à se servir de ces machines, entre 2008 et 2018. De plus, il a rappelé que ce dispositif rendait impossible le contrôle du dépouillement.
Quelle protection des machines à voter contre les risques de cyberattaque ?
Lorsque Laurent Nuñez s’est exprimé sur les risques de cyberattaque des machines à voter, il a relativisé ce danger informatique. De fait, il a rappelé que ces appareils demeurent « […] coupés de toute connexion avec l’extérieur ». En outre, techniquement parlant, des précautions préalables sont prises lors de la conception de ces machines. Cela sécurise beaucoup leur utilisation. Ainsi, cela permet de « contenir les risques ». Néanmoins, en matière de protection contre les cyberattaques, le secrétaire d’État a confirmé que « la réflexion se poursuit ».
Une situation à clarifier
Les machines à voter animent toujours actuellement des débats contradictoires.Pour l’instant, les partisans des machines à voter continuent de défendre les divers avantages de ce dispositif technique. Notamment, la comptabilisation des scrutins, plus rapide qu’avec l’ancien système. Par ailleurs, pour les personnes âgées ou en situation de handicap, les machines à voter peuvent nettement faciliter la procédure du vote. Cela, en leur évitant des déplacements contraignants. Au niveau pratique, ces machines peuvent donc simplifier de nombreuses démarches. Aussi bien pour les électeurs que pour les élus, ou encore pour les agents municipaux. Malgré tout, ces machines continuent de susciter une opposition de principe chez certains. Or, ce rejet est souvent basé sur des a priori. Actuellement, la proportion entre les défenseurs de ces machines et leurs opposants reste à peu près égale.
Les machines à voter sont-elles fiables ?
Régulièrement mis en avant, le sujet le plus litigieux concernant les machines à voter reste leur fiabilité. Pourtant, le Conseil constitutionnel et le Conseil d’Etat ont déjà validé le fait que ces appareils conservaient le secret du vote. De plus, une approbation similaire a été émise par le ministère de l’Intérieur. En effet, celui-ci a approuvé les fonctionnalités techniques de ces machines. De fait, il a établi qu’elles « […] garantissaient la sincérité du scrutin ». Cependant, malgré ces différents feux verts, l’exécutif continue de réserver son accord définitif sur un usage courant des machines à voter. Ainsi, officiellement, quand on l’interroge sur ce thème, le Gouvernement se contente de répondre qu’il « va examiner la situation ». Ce qui fait juste durer les interrogations.
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