L’hôpital : un système de soins vieillissant.
S’appuyant depuis très longtemps sur sa réputation d’excellence, reconnue mondialement, le système hospitalier français commence aujourd’hui à montrer d’évidents signes de fatigue, dénoncés par de plus en plus de soignants qui y travaillent.
Par ricochet, cet essoufflement entraîne une certaine forme de déshumanisation de la prise en charge des malades, et une démotivation du personnel soignant. Cela finit par rejaillir sur les soins apportés aux patients. Le risque de traitements mal adaptés ou franchement inadéquats, dont les patients pâtissent parfois, apparaît alors, dénoncé par de plus en plus de médecins. Ce constat préoccupant d’une institution trop souvent handicapée par un manque flagrant de moyens s’explique par différents facteurs. Principalement, une gestion trop administrative des besoins, un manque d’effectifs, des investissements financiers inadaptés, un matériel trop vétuste, et une démotivation du personnel médical, exposé à une pression largement excessive.
Depuis plusieurs années, une politique basée sur la rentabilité, inadaptée au milieu hospitalier, ainsi qu’une dévalorisation du personnel, parfois proche du chantage, font qu’aujourd’hui les soignants se sentent trop souvent jugés d’un seul point de vue technique et chiffré. Cette logique a incontestablement joué un rôle néfaste sur le climat quotidien dans lequel évoluent les travailleurs hospitaliers.
À force de devoir faire face à un nombre de patients trop important, à des cadences très pénibles, voire impossibles à tenir, et des horaires trop longs, des risques de maltraitance apparaissent, souvent à l’insu des soignants. Ces problèmes se manifestent par une absence d’écoute, pourtant essentielle, des attentes des personnes hospitalisées. Un changement d’approche et une remise en cause de l’ensemble de ce système de soins sont donc devenus impératifs pour réhumaniser l’institution hospitalière.
Valérie Sugg, psychologue dans un service de cancérologie hospitalier, a écrit un ouvrage qui témoigne de ses vingt années d’écoute attentive des besoins des patients, tout autant que de ceux des personnes qui les soignent. Pour connaître son analyse et son ressenti, afin d’aller plus loin : « L’hôpital : sans tabou ni trompette », aux éditions Kawa.