Entre obligations réglementaires, attentes citoyennes et contraintes budgétaires, les communes sont aujourd’hui en première ligne pour réussir la transition écologique. Ce sont elles qui gèrent l’éclairage public, les écoles, une part des voiries, de nombreux espaces verts et une grande partie des services de proximité. Chaque décision prise au niveau communal – choix d’un fournisseur d’énergie, rénovation thermique d’un bâtiment, gestion de l’eau ou des déchets – a un impact direct sur l’empreinte carbone du territoire.
Une connaissance fine du terrain : le principal atout communal

La première force des communes réside dans leur connaissance fine du terrain. Les élus municipaux et leurs services techniques savent où se situent les passoires énergétiques, quels quartiers souffrent d’îlots de chaleur ou encore quelles zones sont exposées au risque d’inondation. Cette proximité permet d’engager des programmes d’actions très concrets : rénovation des écoles, végétalisation des cours, création de pistes cyclables, réorganisation du plan de circulation, ou encore soutien aux circuits courts alimentaires.
Repenser la gestion du patrimoine communal
La transition écologique suppose aussi de repenser la gestion du patrimoine communal. De nombreuses municipalités ont engagé des audits énergétiques de leurs bâtiments, afin de programmer les travaux prioritaires : isolation, changement de menuiseries, installation de chaudières performantes, de pompes à chaleur ou de systèmes de pilotage intelligent. L’objectif est double : réduire les consommations d’énergie et maîtriser la facture, dans un contexte d’augmentation importante des prix.
Développer les énergies renouvelables au niveau local
Les communes sont également un levier central pour développer les énergies renouvelables. Elles peuvent porter des projets en régie, s’associer avec des sociétés d’économie mixte, ou encore accompagner des initiatives citoyennes de type coopératives locales. Toitures solaires sur les bâtiments publics, ombrières de parkings, petites unités de méthanisation agricole ou réseaux de chaleur alimentés par la biomasse sont autant d’exemples d’actions possibles.
Mobilités décarbonées : un chantier essentiel
L’enjeu de la mobilité décarbonée occupe une place croissante dans les politiques communales. Même lorsque la compétence transport est exercée par l’intercommunalité, la commune conserve la main sur la voirie communale, le stationnement, les cheminements doux ou encore le partage de la rue. Zones 30, aires piétonnes, sécurisation des abords d’écoles, parkings relais, bornes de recharge pour véhicules électriques : les maires disposent d’un arsenal d’outils pour encourager les changements d’habitude.
Une transition réussie grâce à la participation citoyenne
La réussite de la transition écologique repose aussi sur la participation citoyenne. De nombreuses collectivités mettent en place des budgets participatifs fléchés sur les projets verts, des ateliers de concertation dans les quartiers, ou encore des conseils municipaux d’enfants et de jeunes. Ces démarches favorisent l’appropriation des projets par les habitants et renforcent la légitimité des choix opérés.
Allier ambition écologique et justice sociale
Enfin, les communes doivent veiller à l’équilibre entre ambition écologique et justice sociale. Les politiques de rénovation de l’habitat, les aides à l’achat de vélos, les tarifications incitatives des services publics ou la lutte contre la précarité énergétique doivent être pensées en priorité pour les ménages les plus vulnérables. C’est à cette condition que la transition écologique sera à la fois efficace et acceptée.


