Les autoroutes pourraient bientôt appliquer des tarifs modulables.
L’Europe envisage sérieusement de majorer le péage des autoroutes pour les véhicules considérés comme étant plus polluants que d’autres.
Si elle est adoptée, cette mesure, proposée à l’origine par la députée française Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, soulèvera certainement un large mécontentement parmi les conducteurs pénalisés. Dès 2021, certains pourraient être contraints de payer plus chère leur utilisation des autoroutes.
En effet, Bruxelles pourrait bientôt adopter une nouvelle directive, permettant d’appliquer une surtaxe pour pouvoir utiliser les tronçons d’autoroutes payants.
Cette majoration serait basée sur le principe admis du « pollueur-payeur ». Le Parlement européen a déjà voté la mise en place d’un dispositif allant dans ce sens. Celui-ci pourrait tout d’abord être appliqué aux poids lourds et aux camionnettes, dans 3 ans, puis il concernerait tous les autres véhicules, dès 2026, motards compris.
Ce tarif supplémentaire serait alors assimilé à une taxe, calculée en fonction de la quantité de CO2 émise par un véhicule donné.
Ce principe favoriserait évidemment les véhicules électriques, moins polluants que ceux roulant à l’essence. Les moteurs Diesel se retrouveraient alors en tête des véhicules surtaxés, étant donné leur taux d’émission de CO2.
Ces taxes pourraient être encore majorées dans les régions montagneuses, en raison des émissions d’oxyde de carbone plus fortes, causées par des routes encore plus inclinées et situées en altitude.
D’après les premières estimations faites, cette mesure gouvernementale pourrait rapporter à l’État plus de 23 milliards d’euros par an.
Ce projet a déjà soulevé divers mouvements de rejet, dont celui initié par l’Association 40 Millions d’Automobilistes, qui le juge carrément scandaleux. Pour contrer cette surtaxe, cette Association a notamment invoqué le montant supplémentaire qu’elle pourrait faire payer aux vacanciers, à un moment de l’année où ils ont le plus besoin d’argent, pour pouvoir s’adonner légitimement à leurs loisirs.
Cette mesure risque en effet de pénaliser les automobilistes ayant les revenus les plus modestes, car ils n’auront pas les moyens de s’acheter une voiture neuve, alors qu’elle serait moins polluante.
Pour tempérer cette critique d’un clivage fait par l’argent, Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy a prévu dans son projet la mise en place : « […] d’une tarification spéciale pour ceux qui, faute de pouvoir faire autrement, utilisent leur voiture pour faire le trajet domicile-travail. »