L’érosion des plages : une usure qui coûte cher

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L’érosion des plages : une lutte sans fin ?

Engins de construction sur une plage

L’erosion-du-littoral, un processus constant

L’érosion naturelle des plages françaises, très active en hiver, est un phénomène ancien et connu. Il est surveillé de près par divers organismes, comme l’Office National des Forêts (ONF) ou le Bureau de Recherches Géologiques et Minière (BRGM), qui mesurent cette érosion avec précision. Ce phénomène entraîne des diminutions régulières de la surface des côtes, surtout lorsqu’elles sont sablonneuses. Cela provoque un retrait des limites de certaines plages, parfois spectaculaire, et donc une diminution de leur surface.

Un constat préoccupant

L’érosion du littoral touche près de 30 % des côtes françaises. Plus précisément, cette dégradation concerne plus de 45 % des plages sablonneuses ou faites de galets, et environ 23 % des côtes rocheuses. Comme les zones concernées sont habitées, avec même une hausse régulière de leur nombre d’habitants au fil des ans, cette usure régulière pose un réel problème. Elle nécessite souvent des travaux impératifs, pour ne pas laisser la mer gagner trop de terrain, préserver l’attrait touristique de certains sites, et protéger la sécurité des populations. Les travaux engagés coûtent toujours très cher aux communes concernées.

Un avenir problématique

vacanciers sur une plage

Certaine plages se réduisent

Le risque de voir l’érosion chronique des côtes s’amplifier dans le futur, en raison de la hausse possible du niveau des océans, fait peser des risques importants et répétés sur certaines agglomérations. Reconstituer la protection naturelle qu’apportent les dunes contre les flots, en rajoutant des tonnes de sable sur les plages, est l’une des solutions privilégiées. La construction de longs épis de rochers, constituant des pièges à sable, est également efficace pour stopper le recul des plages. Cependant, en raison des tempêtes, ces rochers doivent être régulièrement reconstitués. Par ailleurs, la construction de ces épis peut fragiliser d’autres plages à proximité. Des essais de digues sous-marines, faites en géotextiles et remplies de sable, sont aussi expérimentés, pour limiter les effets destructeurs de la houle. Aujourd’hui, toutes les techniques existantes ne sont que réactives, et sont considérées comme un simple accompagnement du phénomène d’érosion. À ce jour, aucune solution définitive n’a encore été trouvée et le littoral reste vulnérable.

Les régions servant d’exemples

Les plages du Languedoc-Rousillon font partie des endroits particulièrement menacés. Elles perdent régulièrement plusieurs mètres de large, entre les habitations et la mer. Ce phénomène est notamment amplifié par les barrages construits sur les fleuves de la région, qui empêchent l’arrivée naturelle du sable jusqu’aux plages. L’exemple de cette région montre que la protection des habitations implantées sur le littoral français, qui risquent d’être un jour submergées, est un enjeu majeur pour le pays. Pour l’instant, cette lutte contre l’érosion naturelle du littoral est un processus sans fin. Cette protection fabriquée par l’homme doit être assurée par des chantiers faisant des dizaines de kilomètres. Ces travaux doivent être souvent renouvelés, au moins tous les dix ans. Certaines années, leur coût global a déjà atteint 100 millions d’euros.

 

 

 



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Léo LATOUR à 23 ans, il voyage sur le continent européen et en Amérique du Sud. Il est frappé par les conditions de vie des hommes et femmes de couleur. Il fait de l'émancipation des Afro-Américains son combat. Il est journaliste pigiste depuis plus de 15 ans dans la presse écrite et 5 années sur internet, en 2016 il devient rédacteur en charge de la rubrique Tourismes au bulletin des communes.