Lactalis : la réaction de l’entreprise, après le scandale sanitaire qui a récemment secoué la France.
Le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, confronté à une Commission d’enquête parlementaire, a expliqué ce jeudi ce que son groupe avait changé, après la grave crise sanitaire qui a provoqué 41 cas de salmonellose en Europe (38 en France, deux en Espagne et un en Grèce).
Ce jeudi 7 juin, le patron de Lactalis a commencé à se justifier, face aux députés, à propos du scandale causé par du lait infantile contaminé par des salmonelles. C’était la première fois qu’Emmanuel Besnier acceptait de rencontrer la Commission d’enquête parlementaire, constituée en janvier dernier, enquêtant à ce sujet.
Cette affaire a débuté le 1er décembre 2017, lorsque l’agence Santé Publique France a signalé une vingtaine de cas de salmonellose constatés chez des nourrissons. Ces bébés avaient tous bu du lait infantile produit par la société Lactalis. Cette alerte a contraint à retourner en urgence tous les produits contenant du lait infantile provenant de l’usine Lactalis établie à Craon, en Mayenne.
Un second rappel concernant ces mêmes produits infantiles, fabriqués cette fois depuis février 2017, provenant du même site de production, a été ordonné mi-décembre.
Les échanges entre le PDG de Lactalis et la Commission ont parfois été très tendus. Christian Hutin, député Nouvelle Gauche, a notamment demandé à Emmanuel Besnier s’il allait continuer : « […] à essayer de torpiller cette Commission ? » Emmanuel Besnier a répondu qu’il avait décidé d’être coopératif concernant cette enquête.
Le PDG de Lactalis a réaffirmé, en préambule : « Je renouvelle mes excuses auprès des familles des bébés malades, et de celles qui se sont inquiétées. » Faisant profil bas, il a ajouté : « Nous avons failli à notre mission, nous n’aurons jamais assez de mots pour nous excuser. »
Interrogé sur la sécurité actuelle de son usine de Craon, il a assuré que l’entreprise « […] avait revu l’ensemble des plans de maîtrise sanitaire », comme dans les autres sites du groupe. Par ailleurs, il a déclaré qu’au total « plus de 12 millions de boîtes » avaient été retirées des points de vente habituels.
Par ailleurs, Emmanuel Besnier a assuré que son groupe avait décidé de « […] fermer définitivement la tour numéro un, à l’origine de l’incident. » Il a aussi informé la Commission qu’il allait désormais partager ses analyses entre au moins deux laboratoires, dont des laboratoires publics.
Suite à cette confrontation, la Commission d’enquête parlementaire remettra son rapport et ses recommandations le mois prochain.
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